Thomas Hellman : Tuer les idoles
Thomas Hellman vient offrir un concert intime à l’île d’Orléans en guise de complément aux récents bains de foule du Festival d’été. Il nous cause de vie sur la route, de nouvelles chansons et d’idoles à mater.
Après des spectacles au Pigeonnier et à la place D’Youville, Thomas Hellman a pris la route de la Gaspésie pour la tournée du Roseq. C’est sur fond de brise de mer, depuis Petite-Vallée, que nous parvient son timbre chaleureux. "C’est le fun parce qu’à Québec, on avait entre 5000 et 7000 personnes. Vraiment tout un trip! lance-t-il. Mais de se retrouver dans une petite salle avec 40 ou 50 personnes, c’est quelque chose aussi; tu crées une intimité et t’amènes vraiment les gens à voyager. Ça me permet de faire plein de choses que je ne fais pas d’habitude; j’explore des nouvelles chansons, je reprends des vieilles pièces que je n’ai pas jouées depuis des années. Alors on ne fait jamais deux fois le même spectacle", ajoute celui qui partira ensuite pour la France avec Yann Perreau, Catherine Major et Catherine Durand pour la tournée "Québec les nouvelles scènes" de l’OFQJ (Office franco-québécois pour la jeunesse).
Constamment en écriture depuis la parution de L’Appartement (2005, Justin Time), Hellman maintient son élan d’inspiration sur les rives gaspésiennes. "On apporte tout le temps un petit ordinateur, si jamais on a des idées sur la route", explique-t-il. "On "jamme" souvent dans la chambre d’hôtel, puis j’ai toujours avec moi une petite machine enregistreuse. Dès que j’ai des idées, je les enregistre", poursuit le grand fervent de route et de voyage. "Surtout ici avec la mer, puis les gens sont vraiment cools!" Après la parution à l’automne d’un album réunissant plusieurs remixages de chansons tirées des albums Stories from Oscar’s Old Cafe et du désormais introuvable Something Wrong, l’artiste se penchera plus sérieusement sur son prochain disque, dont quelques spécimens potentiels seront proposés à l’Espace Félix-Leclerc. "Je dirais que plus j’avance, plus je m’oriente vers la simplicité, confie-t-il. Je me rends compte que pour qu’une toune soit bonne, on n’a pas besoin d’arrangements compliqués, d’instrumentation ou de textes complexes. Très souvent, on a tendance à exprimer les choses de manière complexe parce qu’on est incapables de les exprimer simplement. Mais si on comprend vraiment notre matière première, si on a vraiment saisi l’essence de ce qu’on veut transmettre, la manière de l’exprimer sera simple; la vérité, ça n’a pas besoin d’être compliqué…"
Mais ce qui réjouit l’artiste au plus haut point, c’est l’effervescence actuelle dans la musique et la chanson, que cela soit au Québec ou ailleurs dans le monde. "Plein de jeunes sont en train de sortir partout et font des choses très intéressantes, se réjouit-il. C’est peut-être que finalement, on commence un peu à se détacher des idoles, de ces espèces d’immenses présences du passé qu’on avait sur les épaules, expose-t-il. Je pense que les jeunes commencent à sentir que c’est le temps d’aller vers autre chose où, comme dans tout processus créatif, à un moment donné, "you gotta kill your idols"; il faut faire la paix avec nos maîtres et oser voler de nos propres ailes…" Ainsi soit-il.
Le 20 juillet à 20h
À l’Espace Félix-Leclerc
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