Caïman Fu : Terrain d'entente
Musique

Caïman Fu : Terrain d’entente

Caïman Fu est de retour chez Gambrinus avec son spectacle les Charmes du quotidien. Entretien avec la voix du band, Isabelle Blais.

Isabelle Blais se trouve à la croisée de toutes les conciliations, agissant comme une conjonction de coordination dans la grande phrase de la vie. D’abord, on le sait, parce qu’elle allie cinéma et musique avec une confiance et une légèreté remarquables. Il faut dire qu’avec la reconnaissance qu’elle obtient, tant dans le milieu musical que dans celui du cinéma… il serait ridicule de lui demander de choisir entre les deux. Sur le plan de la passion, pas question de céder du terrain: il faut simplement aller de l’avant.

Celle qui a déjà participé à plusieurs des oeuvres les plus marquantes de la filmographie québécoise des dernières années (Un crabe dans la tête, Québec-Montréal, Les Invasions barbares, Les Aimants…) n’a pas fini de se faire remarquer. Son rôle récent dans la série Traffic humain ne dément pas son talent évident pour le petit et le grand écran. Fascinant de l’entendre ensuite chanter les Charmes du quotidien.

"Au départ, raconte l’actrice-chanteuse, en lisant le scénario, je me suis demandé: "Y a-t-il un défi?" Ça n’a pas été facile de le faire. Par contre, tout le monde sur le plateau agissait avec une certaine délicatesse, ils étaient très attentifs. On parlait beaucoup du sujet, on s’est rendu compte que c’est partout." Puis, après un moment de réflexion, elle lance avec philosophie: "On est juste des acteurs, on ne peut pas changer le monde, mais on peut toujours faire réfléchir. C’est bien de participer à un projet qui a un contenu. Quand ça arrive, j’aime ça. Mais ça reste que c’est du jeu."

Les textes qu’elle chante au sein de la formation Caïman Fu sont beaucoup plus légers. En tant que parolière, elle a cherché à concilier le quotidien et la poésie: "Le quotidien, c’est comme un mal. Ça peut devenir très beau ou on peut s’engouffrer dedans. Dans nos chansons, il y a toujours une partie du quotidien. J’ai cherché à montrer l’aliénation du temps qui passe. On vit… Il faut travailler, payer nos comptes, on cherche l’amour, il faut prendre soin de sa santé. C’est des gestes que tout le monde fait. Mais on n’est pas des robots! Il faut juste pas se perdre là-dedans, ne pas oublier qu’on est en vie. Autrement, on devient zombie et on oublie le temps qui passe." Peut-être est-ce son statut de vedette, l’obligeant tous les jours à tendre vers un rapprochement entre l’ordinaire et l’extraordinaire, qui la met sur la piste de la conciliation. "C’est toujours agréable que les gens te disent qu’ils ont aimé ce que tu fais. Mais il faut rester les pieds sur terre. J’ai pas choisi ce métier pour être reconnue. C’est pas ma motivation. Ça me rend mal à l’aise quand quelqu’un se plie en quatre devant moi. Je ne carbure pas à ça du tout. Le fait de fréquenter les deux milieux m’a appris que l’important, c’est le travail. À long terme, l’important, c’est pas les honneurs. Je veux juste que ça dure."

Le 25 juillet à 21h
Chez Gambrinus
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