Lynda Thalie : Pieds nus dans la neige
Musique

Lynda Thalie : Pieds nus dans la neige

Lynda Thalie, façonnée par ses origines algériennes et ses 12 ans de vie au Québec, présente De neige ou de sable, le spectacle de son deuxième album éponyme, qui mélange habilement ses deux identités culturelles. Une soirée aux parfums de miel et de sirop d’érable.

Discrète quant à la manière dont s’exprime le métissage de ses deux cultures dans le spectacle, Lynda Thalie ne cache pas sa joie devant le résultat. "Musicalement parlant, avec mon nouvel album, je pense avoir trouvé un équilibre entre les sons de mon Maghreb natal et la musique populaire bien de chez nous, bien québécoise. 90 % de mon (nouveau) disque est en français. Moi, je me sens en harmonie maintenant, artistiquement parlant, avec ces deux mondes."

C’est le public qui a étonnamment poussé la musicienne à fouiller davantage ses racines. "Où que j’allais, je voyais leurs réactions. Les gens sont avides de ça (musique aux accents arabiques) maintenant parce qu’ils sont ouverts sur le monde, parce qu’ils voient ce qui se passe et que ça leur en prend plus pour être surpris. Je dis souvent qu’on devient tanné, à un moment donné, du steak, blé d’Inde, patates! On veut voir ailleurs. On ne veut plus de nos recettes toutes faites. Les gens vont eux-mêmes chercher leur musique. Et ils m’ont donné des ailes. Ils m’ont encouragée par leurs yeux, par leur façon de danser dans les spectacles, par leurs messages, par leurs courriels…" raconte celle qui avait lancé Sablier en 2002. Son retour en Algérie l’été dernier, après 11 ans, a sûrement aussi réveillé un besoin de recréer un pont avec le passé. "Honnêtement, je me sentais un peu bouleversée d’y retourner, même avant de partir. Je ne savais pas sur quel pied danser. Ça faisait trop longtemps que j’étais au Québec. Je ne savais pas à quoi m’attendre. Je connaissais les gens parce que j’avais grandi avec les Algériens jusqu’à l’âge de 16 ans, mais je ne connaissais pas le public, je ne savais pas comment j’allais être accueillie. Finalement, ça a été trop génial! (…) J’ai pu tester des nouvelles chansons là-bas parce que j’étais en train de finir l’album ici." Au fait, cet exil a-t-il laissé des marques? "Oui… Mais c’est une chance pour moi d’avoir quitté l’Algérie à 16 ans. Je suis devenue femme ici. Quand on est jeune, on a une meilleure capacité d’adaptation, on a moins de bagages et on a moins à abandonner là-bas. Ce n’est pas comme un adulte qui a un beau job et qui doit s’en aller parce que ça va mal. Là, je suis arrivée, je suis entrée à l’école directement, je me suis entourée d’amis, je regardais Normand Brathwaite à la télévision et j’ai appris à parler le québécois comme ça!" conclut-elle avec le sourire.

Le 4 août
À l’Auberge Île-du-Repos
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