Vetiver : Esprit d’équipe

On associe Vetiver à cette clique autour de laquelle gravitent les Akron / Family, Joanna Newsom et Devendra Banhart, des artistes qui ont pris pour appui le folk des années 60 et 70 pour le faire voler en éclats en lui apportant de surprenantes dimensions personnelles, tantôt plus ambiantes, tantôt plus psychédéliques. L’affiliation avec cette scène remonte à la fin des années 90 alors que l’auteur-compositeur et interprète Andy Cabic venait de quitter la Caroline du Nord pour s’installer à San Francisco. Afin de composer ses chansons, il ne disposait alors que d’une guitare acoustique, ce qui a imposé une direction plus introspective à sa démarche par comparaison au son plus rock auquel il s’était adonné durant les années précédentes (il fit notamment partie de Raymond Brake et Tussle).

Graduellement, il fait la connaissance de musiciens locaux et les recrute en vue de monter sur scène et de produire un premier album éponyme (paru en 2004). Au nombre de ces collaborateurs figuraient entre autres Hope Sandoval (Mazzy Star), Colm O’Ciosoig (My Bloody Valentine) et Devendra Banhart, qui reste encore aujourd’hui un collaborateur de premier plan, Cabic étant également membre du groupe de tournée de ce dernier: "Le fait de travailler ainsi pour un autre artiste m’a surtout appris qu’il n’y a pas une seule bonne manière de faire les choses. Chacun possède sa propre vision et son approche de la musique. J’ai d’abord vu Devendra évoluer seul sur scène, puis avec un groupe, j’ai pu assister à l’éclosion d’un artiste. Avec lui, j’ai appris ce que c’était que de toujours être en tournée et de voyager. Et j’ai surtout eu la chance de jouer dans de plus grosses salles."

Alors que le répertoire de certains de ses contemporains possède un style très éclaté et déconstruit, comme c’est le cas pour Banhart justement, celui de Vetiver demeure plus conventionnel et se fait plus pop. Les mélodies de Cabic sont sobres et porteuses d’une beauté toute délicate; To Find Me Gone, enregistré au printemps dernier et tout récemment paru, est considéré par certains comme l’un des meilleurs albums issus de ce nouveau courant folk. "Plusieurs artistes sont étiquetés "folk" au détriment d’un terme qui pourrait être un peu plus précis, affirme-t-il. Le folk peut prendre de multiples formes. Je ne suis pas certain qu’il y ait réellement un mouvement folk. Il est toutefois vrai que nous vivons à une époque où les artistes possédant une approche unique et plus originale ont davantage de place et de chances d’être entendus. Je me considère très chanceux de faire partie d’un cercle artistique innovateur. Connaître de tels créateurs m’apparaît comme l’une des plus belles motivations à poursuivre dans ce domaine."

Le 26 juillet
À la Sala Rossa avec Orillia Opry et Basia Bulat
Voir calendrier Rock / Pop