Caniche Hara-kiri : Textures surréalistes
Musique

Caniche Hara-kiri : Textures surréalistes

Caniche Hara-kiri se fait de plus en plus remarquer sur la scène musicale indépendante de Montréal. Le septuor sera de passage dans la capitale samedi pour présenter sa mixture sonore unique.

Formé en 2004 par un noyau d’étudiants de l’option musique du collège Lionel-Groulx, Caniche Hara-kiri étonne par son approche musicale. Loin des vagues électro et indie rock qui emportent ces jours-ci la métropole, le groupe ancre plutôt sa musique dans une recherche formelle faisant place à l’exploration du son et de la langue. Caniche Hara-kiri se décrit d’ailleurs comme "une rencontre d’artistes le coeur vif dans un bac de saumure et non dans un grand pré fleuri-doré le cou en laisse. Dans l’intimité d’un onirisme sombre, ils expient les angoisses d’un monde en mal d’araignées au plafond".

Animé par la chanteuse Annick Bouchard et le guitariste Benjamin Proulx-Mathers, Caniche Hara-kiri a fait paraître l’hiver dernier son premier album (éponyme). "Notre objectif est de faire des belles chansons", explique Benjamin Proulx-Mathers en rigolant. "En fait, on veut passer des images et des feelings comme dans la chanson plus populaire, mais en y mettant de la musique qu’on aime."

Le groupe accorde aussi une grande importance à la langue et aux textes. Écrits par Annick Bouchard, ils dévoilent une poésie surréaliste au contenu abrasif. "C’est vrai que les textes sont sombres, mais ça va certainement changer bientôt, soutient Annick Bouchard. Ils ont été écrits dans une période difficile pour moi et ils la reflètent. En écrivant Papillons (NDLR: Lépidoptères sur l’album), je voulais faire une chanson plus lumineuse. J’ai pris le temps de faire des recherches sur la question à la bibliothèque. Finalement, la chanson parle de glue, de transformation de peau et compagnie! Je me rends compte que je finis souvent par écrire sur les textures."

Le processus de création musicale part du duo Bouchard/Proulx-Mathers. "Souvent, je vais présenter une track de départ à Benjamin, précise Annick Bouchard. Il la reprend ensuite pour en faire une toune sur laquelle les autres membres du groupe apportent leur contribution. C’est pas toujours facile de composer à sept dans un groupe. On a déjà eu un petit débat sur le rôle de tout le monde. On essaie de laisser de la place pour que chacun des membres puisse contribuer avec son univers mélodique… ça aide à enrichir notre musique."

À écouter l’album, on devine une grande dimension théâtrale au projet des sept compères, qui donne envie de les découvrir sur scène. "C’est un spectacle à écouter assis pour rester bien concentré et ne pas perdre les paroles, indique Annick Bouchard. On fait aussi une grande place à une dimension visuelle dans le spectacle. Il y a des projections vidéo faites en stop motion par un peintre. La plupart des tounes parlent de personnages. Je me fais des costumes et des maquillages pour les rendre plus concrets. En fait, chaque show est différent: ça dépend beaucoup du feeling du moment!"

Le 5 août à 22h
À la galerie Rouje
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