Musique à bouches : Sextet viril
Musique à bouches trimballe chansons à boire et autres pièces de musique traditionnelle de festivals en événements culturels tout au long de l’été. Amusante rencontre avec cinq des six membres du groupe.
Sextet intergénérationnel, l’ensemble s’est formé un peu par hasard, il y a un an et demi. "On faisait partie de chorales. Après les répétitions, on se ramassait chez les oncles pour prendre une bière et on continuait à chanter. C’est comme ça qu’on a bâti notre répertoire", explique Olivier Brousseau. Ses acolytes et lui interprètent a capella des morceaux choisis des univers traditionnels français et québécois, déjà arrangés ou légèrement repiqués. Parmi leurs plus grands succès, nommons Le P’tit Vin de Sigournay (chanson traditionnelle du Poitou), Tu sais mon vieux Françoé (de Laurence Lepage), Tourdion (un air de provenance inconnue qui date de la Renaissance)et Le Voyage (de Georges Lankford). "On a beaucoup de chansons à boire. Et on vit vraiment nos chansons", plaisante Jérôme Fortin.
Musique à bouches a effectué sa première prestation devant public à Saint-Venant-de-Paquette lors des Journées de la culture. Depuis, les demandes affluent : "Je faisais du booking pour d’autres groupes et j’ai envoyé notre dossier de presse à certaines personnes, qui se sont montrées intéressées", explique David Bélanger. Aîné du groupe et enseignant à la retraite, René Desmarais avoue que leur aventure a pris des proportions auxquelles ils ne s’attendaient pas. "Mais ça nous fait plaisir de sortir de la cuisine!" Surnommé "l’absent" lors de notre rencontre, Daniel Charest approuverait selon lui les propos de ses comparses. "Au début, il hésitait à monter sur scène. On est un peu sur la même longueur d’onde pour ça. Mais aujourd’hui, il est très à l’aise."
Olivier Brousseau explique le succès de Musique à bouches en disant que le genre traditionnel rejoint tous les publics. "Il y a une fille de 14 ou 15 ans qui est venue nous voir après un spectacle. Elle nous a dit que ce n’était vraiment pas le style de musique qu’elle écoute habituellement, mais qu’elle nous avait trouvés super bons", renchérit David Bélanger. Les membres de la formation privilégient une approche sans prétention. "D’aucuns peuvent nous reprocher de ne pas avoir de structure, de mise en scène bien établie. Mais les gens apprécient notre spontanéité et nos niaiseries", affirme Sylvain Trudel.
Malheureusement pour les dames, l’ensemble, exclusivement composé de voix masculines, n’est pas à la veille de les accueillir en ses rangs. "C’est notre ligne de conduite. D’ailleurs, ce sont des femmes qui nous ont dit qu’elles aimaient les voix d’hommes. S’il y a des filles qui veulent faire partie de Musique à bouches, on est obligés de les refuser", blague Olivier Brousseau. Le viril sextet se produit prochainement dans le cadre des Correspondances d’Eastman, les 4, 5 et 6 août. "On est les facteurs chantants. On se promène sur les sites d’écriture: on chante tout en ramassant les lettres", explique Olivier Brousseau. Le groupe sera aussi présent au Festival des traditions du monde le 10 août et à la Fête des vendanges.
Les 4, 5 et 6 août
Aux Correspondances d’Eastman
Le 10 août
Au Festival des traditions du monde
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