Sixtoo : Repartir à zéro
Musique

Sixtoo : Repartir à zéro

Le Montréalais d’adoption Sixtoo vient tout juste de terminer la construction de son studio maison de même que l’élaboration d’un mixtape et s’apprête à mettre la main à la pâte pour son deuxième compact.

Robert Squire, mieux connu sous le pseudo Sixtoo, a de quoi être fier. Après de longs mois à échafauder son studio personnel (nommé Mountain Zoomer) avec l’aide d’Arlen Thompson de Wolf Parade, son projet se concrétise enfin. "Mon prochain album sera le premier à être enregistré là-bas. Lorsque mes amis musiciens reviendront de leur tournée, ils se mettront au travail eux aussi", raconte le musicien format géant.

Détendu, un brin nonchalant, le pote d’Amon Tobin et ancien partenaire de Buck 65 discute avec un certain enthousiasme malgré la fatigue qui passe dans sa voix. C’est qu’il vient de retourner à la case départ quant à l’enregistrement de son prochain album. "Après avoir utilisé des installations publiques et enregistré en direct dans divers lieux, j’ai voulu poursuivre sur cette lancée, mais j’ai finalement abandonné l’idée et décidé de me concentrer sur de la musique traitée électroniquement, répétitive mais charcutée à souhait", explique le beatmaker âgé de 32 ans.

Si la mission de Sixtoo fut toujours de combiner les dimensions visuelle et auditive, Chewing on Glass & Other Miracle Cures, son premier compact paru sur Ninja Tune, remplissait la commande avec son audacieux hybride de hip-hop, de jazz et d’ambiances cinématographiques feutrées et lugubres. Son successeur (disponible début 2007) défrichera des territoires sonores encore vierges et jouera davantage dans les plates-bandes d’un certain Akufen. "Ce sera résolument plus hachuré comme approche. J’utiliserai des séquenceurs analogiques pour le travail de programmation habituellement réalisé sur un échantillonneur plus classique."

Alors que Chewing on Glass… déroulait une impressionnante liste de collaborateurs (dont la violoncelliste Norsola Johnson de Godspeed You! Black Emperor et Damo Suzuki des légendes krautrock Can), pas question ici de répéter le scénario. "Je voulais entendre Damo sur un de mes beats, mais lors de la sortie de l’album, énormément de gens s’attardaient uniquement aux invités! Aujourd’hui, mes beats sont poussés dans une tout autre direction et je suis vraiment heureux du matériel que j’ai écrit au cours des derniers mois. Je ne ressens plus le besoin de m’entourer de gens. Je désire pousser mes propres idées le plus loin possible", raconte l’inconditionnel de Miles Davis.

En attendant de découvrir les secrets que recélera son prochain compact, l’amateur peut se procurer un mini-mixtape de 20 minutes au titre démentiel (It’s the Mindfuck, Yo! Sit Your Ass Down), disponible en édition limitée de 1000 copies sur le petit label Bully Records. Compilée et mixée par Squire, cette collection incorpore des éléments électro, punk, pop et, bien sûr, une recherche poussée au niveau des percussions et de la batterie.

Sur la route au cours des prochains mois avec Kid Koala, DJ Signify et Blockhead (on parle aussi d’une performance avec Mouse on Mars au mois d’octobre), Squire compte poursuivre son exploration du potentiel créatif de la MPC[CH1] et de la scène. "D’abord, un show live doit demeurer divertissant. Je trouve que ça fait souvent défaut de nos jours. J’ai moi-même construit une machine à mixer. C’est une monstruosité, mais il s’agit d’un hybride mixeur-synthétiseur-séquenceur spécifiquement conçu pour traiter les beats en direct. Ça donnera un aperçu de ce qui s’en vient." On a déjà l’eau à la bouche!

Le 5 août
Avec Blockhead et DJ Signify
Au Club Soda
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