Jason Bajada : Le mal heureux
Musique

Jason Bajada : Le mal heureux

Jason Bajada vient livrer en concert les fruits de son plus récent passage en studio, Up Go The Arms, un recueil nourri à la douleur mais aux airs empreints d’espoir.

Après un premier essai très bien reçu (Puer Dolor, 2003), Jason Bajada lançait récemment Up Go The Arms, un album contenant 11 nouvelles chansons aux inflexions indie pop, enregistré essentiellement en Californie. "On l’a fait en partie à Los Angeles, en partie à Val-David, puis en partie dans les chambres et sous-sols de tout le monde", rapporte le principal intéressé sur l’expérience de studio s’étant étalée sur près de deux ans.

Ce séjour passé dans l’état doré, où résident quelques amis et membres de sa famille, a inspiré à Bajada la pièce L.A. Spills Beauty, ouvrant le doux disque porté par ses guitares limpides et son timbre réconfortant. On lui fait remarquer la rareté des commentaires positifs, en chanson ou autres, à l’égard de la Cité des Anges. "Je pense que c’est un peu pour ça que m’est venue la chanson, confie-t-il. Tout le monde critique tout le temps Hollywood et Los Angeles, mais moi, j’en voyais le beau côté. Quand t’habites chez toi pendant tant d’années, t’as le goût d’aller voir ailleurs et t’es capable d’y trouver la beauté, de prendre ce que t’aimes et ce qui te ressemble. Alors à L.A., on se concentrait sur les choses le fun, comme juste avoir la chance d’aller à la plage ou de profiter du soleil chaque jour, d’être là avec des amis puis de goûter à une autre atmosphère; changer d’environnement, ça change les idées…"

Car si le climat se fait généralement positif dans ses chansons, on devine tout de même que Bajada s’est abreuvé de rudes moments pour enfanter Up Go The Arms, avec des titres tels que Piles Of Clouds, Sad Song About You ou The Disease of Being Sad. Sévère maladie que la tristesse? "Oui, c’est une grave maladie, concède-t-il. Mais elle inspire plusieurs chansons; c’est une étrange maladie positive, si je puis dire…" Lorsqu’on cherche à en savoir plus sur les causes de l’affliction, un lourd silence s’installe, nous amenant plutôt à causer de ses influences et de ses principaux stimulants créatifs. "Je pense que je suis surtout intéressé par l’écriture de mélodies qui me parlent, pour ensuite leur ajouter des mots qui me croisent dans la vie", explique-t-il, faisant le parallèle avec les Beatles, qui l’ont chaviré avec leurs airs pendant des années avant qu’il ne s’attarde aux textes. "Puis Elliott Smith; je me suis appris à jouer de la guitare avec lui. J’ai toujours essayé de comprendre comment il faisait pour composer d’aussi belles mélodies. Mais en même temps, il y a des gars qui réussissent à faire des tounes incroyables avec trois accords, comme Evan Dando des Lemonheads, poursuit-il, soulignant aussi toute son admiration pour les Wilco et Beck, version relax. "Je trouve qu’ils développent les idées musicales de la pop américaine et britannique comme les Beatles ou les Kinks dans le temps, comme Neil Young, ou Crowded House dans les années 80; des trucs hyper mélodiques mais pas trop pop-fromage…" À ne pas manquer, avec JF Robitaille et Boo Hoo.

Le 11 août à 21h
Au Divan Orange
Voir calendrier Rock / Pop