Mauvais Sort : Ensorcelés
Musique

Mauvais Sort : Ensorcelés

La formation néo-trad Mauvais Sort est la tête d’affiche francophone de la 13e présentation du Festival folk d’Ottawa. Rencontre avec son leader, Nicolas Geoffrey.

Parcourant la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre et l’Écosse, Mauvais Sort poursuit une mégatournée qui l’a mené dans six pays européens et qui laisse à penser que "nul n’est prophète en son pays". En effet, cette formation de Québec semble rallier les foules avec plus de ferveur à l’étranger qu’en sa terre natale. "La réception du public est vraiment formidable, on s’explique mal notre succès devant des Anglais, des Écossais…" lance Nicolas Geoffrey (voix, guitare, mandoline, banjo, pieds) à quelques minutes d’entrer en scène au Speyfest de Fochabers en Écosse. "L’an dernier, à ce même festival, on avait fait deux petits shows et cette année, on est l’artiste principal du samedi soir! Les gens nous reconnaissent dans la rue alors que ça n’arrive même pas chez nous. C’est assez spécial", ajoute-t-il.

Avec un nouveau bassiste et un nouveau percussionniste à temps plein, Mauvais Sort lançait en décembre dernier son troisième album, intitulé Koru (qui signifie "nouveau départ"), qui a récolté en 10 mois les ventes que le premier avait mis trois ans à atteindre. "On a joué dans presque toutes les provinces du Canada et avec cette tournée en Europe, on pourrait difficilement demander mieux. Sauf peut-être que les gens et diffuseurs du Québec comprennent un peu ce qui se passe. (…) C’est de la frustration de musicien, mais chaque fois qu’on sort de scène et que c’est la folie et qu’on passe une heure sous la tente à signer des autographes, on se demande comment ça se fait que c’est pas de même chez nous. Probablement que pour eux [les Européens], on est exotiques, alors que chez nous, on est quétaines. Je sais pas."

Entièrement comblés par cette tournée, les membres du groupe (David Gagné, Patrick Giroux, David Champoux, Guillaume Côté, Stéphanie Richard et Nicolas Geoffrey) se font un devoir d’explorer les régions qu’ils visitent et d’aller à la rencontre des gens. "On a même décidé de tourner un DVD pour faire voir aux gens que ce qu’on vit, c’est assez débile", exprime Nicolas, qui en prévoit la sortie pour 2007.

Avouant candidement vouloir développer le public ontarois, le chanteur se réjouit de participer au Festival folk d’Ottawa. "Mauvais Sort c’est de la musique traditionnelle, mais avec aussi du rock’n’roll avec le drum, du worldbeat avec les percussions, autant africaines, cubaines… C’est de la musique trad faite par des jeunes de la mi-vingtaine qui écoutent bien d’autres affaires, puis qui voient bien d’autres choses, donc qui ont des oeillères grandes ouvertes!" illustre-t-il en conclusion.

Le 19 août
Au parc Britannia – Scène principale