Kulcha Connection : Mosaïques urbaines
Musique

Kulcha Connection : Mosaïques urbaines

La Kulcha Connection fait paraître sa nouvelle cuvée de dancehall made in Quebec après une longue disette de trois ans. Face à face avec le duo montréalais de passage à Ottawa.

Assis dans un coin tranquille d’un café, Hans Lalanne (alias Rebel), Québécois d’origine haïtienne, et Nicolas Latendresse, Jamaïcain d’origine québécoise (alias Face T), discutent de hockey et rient à gorge déployée ensemble. À les entendre, pas de doute que les deux complices forment une association qui semble toute naturelle, tellement leur complicité est palpable.

Grands vainqueurs des Francouvertes édition 2002 lors d’une finale âprement disputée au défunt Zest, les membres de la Kulcha Connection ont eu le temps de s’habituer à leur nouveau "métier" depuis leur décisive victoire. "Tout artiste a besoin de trois années d’expérience pour le live; il est crucial de bien connaître son public. Ensuite, il peut envisager de poursuivre une carrière ou d’abandonner tout simplement. Nous, on a voulu continuer", raconte Hans.

Après la parution d’un premier album, Plus haut, et une poignée de hits radio (She Boom et My Lady) qui ont séduit les disciples de Sean Paul, voilà qu’ils récidivent, trois ans plus tard, avec un deuxième compact aux mélodies limpides et ensoleillées. En insistant davantage sur l’aspect dancehall, Monte le son propose des éléments reggae, R&B et pop et des textes livrés dans la langue de Félix mais épicés de termes anglais, créoles et jamaïcains. Un métissage linguistique et stylistique plutôt unique.

"Lorsqu’on se promène en région, beaucoup de gens n’ont jamais entendu parler de ce style! On voulait créer une musique festive, de pimp ride avec de la bonne basse bien garnie et on a fait cet album pour les gens qui aiment bouger. On s’est lâché lousse!", raconte le rasta âgé de 30 ans. "Aucun de nous deux n’est fermé d’esprit. Peut-être qu’un jour, on produira un album roots, mais les nouvelles chansons nécessitaient la participation du public. C’est important que les gens embarquent dans notre trip", poursuit son collègue du même âge.

Enregistré dans les studios new-yorkais de VP Records (Beeny Man, Elephant Man), l’opus jouit d’une réalisation polie aux opulents arrangements. Spécialiste de musique urbaine, Sonny Black s’est une fois de plus chargé des morceaux pop, alors que les pièces davantage hardcore ont été léguées à l’énigmatique Scorpio B. "C’est une chose de bien sonner, mais on voulait surtout demeurer authentiques. On a une très bonne relation avec ces gens et notre équipe est petite et serrée. Quand tu te crées des liens dans la business, c’est précieux. Ça peut prendre du temps avant de rapporter, mais il est crucial de continuer à bâtir un projet avec des gens en qui tu as confiance", lance Face T.

Le 19 août [Au Z-Show Festival]
Au Théâtre l’Astrolabe
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