Les Amazones : La révolution du tambour
Musique

Les Amazones : La révolution du tambour

Les rutilantes Amazones de Guinée s’apprêtent à investir la capitale avec son spectacle de percussion, danse et musique, qui, bien au-delà de la performance, est porteur d’un message d’espoir. Rencontre avec son créateur, Mamoudou Conde.

"Les Amazones portent le message d’égalité, d’unité entre la femme et l’homme. Elles sont des modèles de femmes à travers le monde", lance en introduction le gérant des Amazones, Mamoudou Conde, qui rappelle que, dans le pays de Guinée, les instruments percussionnistes, tels le djembé et le balafon, sont interdits aux femmes, leur usage étant exclusif à l’homme. "On trouvera toujours des gens qui ne comprennent pas pourquoi elles choisissent le djembé alors qu’elles pourraient danser et chanter comme ont toujours fait les femmes de Guinée et d’Afrique. Mais ce n’est pas ce que les Amazones vont écouter maintenant. Comme le tabou est déjà levé, on est en train de mettre maintenant fin à la suprématie de l’homme sur la culture, donc c’est une révolution", assure M. Conde, qui fondait les Amazones en 1998.

"Il y a des femmes qui ont commencé et qui sont toujours là, mais il y en a d’autres qui ont quitté pour certaines raisons, parce qu’elles ont été menacées par des membres de leur famille par exemple", explique M. Conde qui donne pour exemple une membre du groupe qui a bravé l’opinion très sévère de sa famille, dont certains membres sont allés jusqu’à la chasser et à brûler ses costumes pour qu’elle cesse "de détruire sa famille en les humiliant, en brisant la tradition." Cette femme est partie et a regagné le groupe pour deux tournées, ce qui lui a permis de revenir en sa terre natale pour acheter un lopin de terre familial. "Certains proches ont ensuite essayé de raisonner les parents, que ce n’est pas du vagabondage, qu’elle ne se vend pas dans les rues, qu’elle fait quelque chose pour gagner sa vie et aider sa famille. Et maintenant, elle est devenue la star de la famille!" relate M. Conde, qui se réjouit désormais de pouvoir compter, après maints efforts, sur la collaboration du Département de la culture de la Guinée dans son recrutement avec la collaboration de l’Ensemble national des percussions de Guinée.

En plus des deux concerts en soirée à la Cour des arts, les Amazones donneront des ateliers de percussion et de danse en compagnie de The Sufi Girl les 19 et 20 août. "Le concert et l’atelier permettront aux spectateurs de faire un voyage extraordinaire à travers la Guinée, sans utiliser leur passeport et sans visa!" ricane M. Conde.

Les 21 et 22 août [Festival Danse Kapital]
Au Théâtre de la Cour des arts
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