The Sadies : Des cow-boys dans la ville
The Sadies, quatre cow-boys torontois infusant une bonne dose de surf et de psychédélisme à leur country-folk dégourdie, lancent un enregistrement live et ramènent leurs gueules de croque-morts par chez nous. Rencontre.
En plus de Blue Rodeo qui s’amène pour un concert au Quai Jacques-Cartier, les Sadies – qui lançaient le 8 août dernier un album en concert – seront aussi à Montréal pour une seconde fois en peu de temps. "C’est vrai que ça fait une couple de fois qu’on se pointe dans votre coin, admet Dallas Good. Récemment, on était à Sainte-Adèle pour un show avec The Tragically Hip, puis en septembre on se rendra au Festival de musique émergente pour un show avec Heavy Trash (projet rockabilly de Jon Spencer). Ces temps-ci, on joue aussi dans des festivals folk, poursuit-il. Ça nous permet de rejoindre un auditoire autre que celui constitué de nos fans habituels."
Avec ce nouvel album tout simplement intitulé In Concert, The Sadies et leurs nombreux fans sont en mesure d’évaluer tout le chemin parcouru depuis les débuts de la formation torontoise en 1998 avec Precious Moments, réalisé par Steve Albini (Nirvana, The Pixies, PJ Harvey). "Quand on a commencé, The Sadies était un band qui avait beaucoup d’expérience sur scène, mais absolument aucune en enregistrement studio. Alors ce premier disque est pratiquement un live lui aussi! Avec le temps, j’ai apprivoisé et appris à apprécier le processus créatif en studio."
Ceux qui ont déjà vu le groupe en concert savent que c’est là que les Sadies, véritables bourreaux de tournée, livrent leur pleine mesure, ce qui fait d’ailleurs de cet album bien plus que l’habituel disque-jalon en concert. "J’ai senti que c’était pertinent de réenregistrer certaines chansons pour les présenter telles qu’elles sont devenues aujourd’hui, après avoir évolué au fil des ans. D’ailleurs, qu’elles se soient ainsi transformées contribue à faire sonner cet album différemment d’une reproduction directe de nos enregistrements en studio."
Il faut le dire, cet album double – dont Rick White signe encore une fois la pochette et l’aspect graphique – est particulièrement bien conçu. La centaine de minutes de musique est divisée en deux volets. Le disque 1 réunit la famille nucléaire. Avis à ceux qui l’ignorent, Dallas et son frère Travis Good ont de qui tenir puisque leur père et deux oncles jouent au sein des Good Brothers, dont ils ont hérité la fibre roots, folk, country. Sans oublier Maman Good, qu’on a déjà pu voir sur scène avec ses fils, et qui sait pousser la note. "Quand j’étais jeune, je tenais tout ça pour acquis. Mais aujourd’hui, je suis conscient que c’est très précieux de pouvoir partager cette passion avec les miens, raconte le sympathique chanteur-guitariste. À l’époque, je tenais aussi la musique country et bluegrass pour acquise puisque mon père en jouait. J’écoutais du punk-rock; mes parents se sont toujours arrangés pour que nous ayons accès à la musique qu’on aime. Mais en vieillissant, mon frère et moi avons découvert qu’on était liés à toute cette tradition. On s’est rendu compte qu’on avait hérité de tout ce bagage country-bluegrass et ça nous a amenés à définir notre son, et celui qu’on veut éviter, aussi. Pour certaines personnes, ce qu’on fait peut sembler rétro, mais je suis dans la continuité d’une tradition musicale que je chéris et assume."
Le second disque est consacré à la famille étendue des Sadies, qui ne comptent plus les collaborations. Neko Case, Heavy Trash, Andre Ethier, Jon Langford, Gary Louis et Greg Keelor, entre autres, y sont conviés. S’ajoutent de nouvelles chansons de The Unintended – side-project néo-psychédélique fondé par Dallas Good et Rick White (Eric’s Trip, Elevator) – et même une reprise de Lucifer Sam, signée Syd Barrett. "C’est étonnant de voir comment on gravite les uns autour des autres. On n’avait jamais imaginé qu’on aurait autant de points en commun avec autant d’artistes contemporains!"
Le 18 août
Au Main Hall
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