Aut’ Fréquences : The Stolen Minks, Heroes And Villains et Polipe
EN VEDETTE: THE STOLEN MINKS
Le quartet au féminin The Stolen Minks fera la bringue au Temps Partiel le samedi 26 août dès 20h, en compagnie des groupes The Stance (retro-punk-motown; également d’Halifax) et Spring The Madcap (punk-rock; Québec). Converties au rockabilly garage vers 2003, Stephanie Johns (guitare, voix), Tiina Johns (basse, voix), Rachelle Goguen (clavier, voix) et Erica Butler (batterie, voix) faisaient paraître l’an dernier un premier EP de cinq titres leur ayant valu la mention découverte locale de l’année dans l’hebdomadaire The Coast. Elles s’apprêtent maintenant à lancer leur premier disque, The Family Boycott, sous l’étiquette montréalaise New Romance for Kids. "On vient tout juste d’apprendre la nouvelle cette semaine! lance Stephanie Johns d’une voix enjouée. On va rencontrer l’équipe au cours de notre passage à Montréal, à la fin de cette tournée. On espère bien avoir les disques à Québec; il se pourrait qu’on les reçoive à notre chambre d’hôtel!"
S’étant lancées dans la musique avec un ardent et commun désir pour "la célébrité, les coupons de consommations gratuites et les lettres d’amour", les Stolen Minks puisent leur inspiration chez des artistes tels Link Wray et Wanda Jackson, la "reine du rockabilly". "On trouvait que ça sonnait cool et simple aussi; on s’est dit qu’on serait capables d’en jouer, rigole Stephanie. C’était parfait pour des débutantes comme nous. On a commencé par pratiquer dans la chambre d’Erica pendant un long moment et quand on s’est installées dans un local de répétition, tout s’est placé; on pouvait enfin jouer avec du volume! On aime faire des morceaux rapides, qui rockent et où l’on peut crier un peu. Mais le critère principal est d’avoir du plaisir à les jouer."
Et une fois le plaisir atteint sur scène, l’idée est bien sûr de le transmettre au public. "J’adore voir les gens danser, raconte Stephanie. La dernière fois qu’on a joué à Québec, les gens s’amusaient, et j’étais très heureuse, car souvent on se demande si on sera en mesure de conquérir les auditoires qui ne nous connaissent pas. À Halifax, on joue toujours devant nos amis alors ils connaissent bien nos chansons et sont plutôt difficiles à surprendre, ajoute-t-elle. Tout ce qu’on souhaite, c’est que les gens fassent la fête, dansent et rient comme des fous. Notre musique est faite pour faire bouger le public, et cela fonctionne plutôt bien jusqu’ici; les gens viennent nous voir en se disant que cela pourrait être amusant… Et nous n’allons surtout pas les laisser tomber!"
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VÜ: HEROES AND VILLAINS ET POLIPE À LA GALERIE ROUJE
Tel qu’anticipé, la formation montréalaise Heroes And Villains déménage encore plus sur les planches que sur disque. Si la sonorisation plus dissipée de la scène ne permet pas d’apprécier toutes les subtilités harmoniques entre les instruments, le quartet compense par son énergie et la livraison convaincante de quelques tubes potentiels comme Loveline ou Firstname.Lastname, en plus de prometteurs nouveaux morceaux à paraître sur gravé en septembre. Lorsque les analogies avec les Strokes et Interpol se seront un brin adoucies, on sera vraiment en voiture.
Mais le clou de la soirée revient à la première partie Polipe, jeune trio originaire de Saint-Antoine-de-Tilly désormais montréalisé. Musicalement, la première comparaison venant à l’esprit, c’est The Who, si les Londoniens avaient succombé à de sévères tendances expérimentales, prenant le rythme au collet, le malmenant un tantinet, avant de bien le syncoper, de le virer à l’envers, puis de le remettre sur ses gonds en un clin d’oeil. Celui qui mange la scène, c’est le batteur Pierre-Luc, dit le caniche: un genre de Keith Moon avec de la finesse, jonglant habilement avec baguettes, maracas et tambourine, envoyant des cadences et des faciès pas croyables. Comme par télépathie, il semble relié à Antoine, dit le tigre (basse, clavier, guitare, voix, percussions, attitude), et François, dit la loutre (guitare, basse, clavier, voix, percussions, jeux de pieds), par un insondable mais inaltérable métronome. C’est rock psychédélique, indie-pop, parfois prog, toujours très mélodique et en français! Comme une orgie de notes et de rythmes consommée avec classe et recherche, avec en prime une jolie relecture de Radiohead (I Might Be Wrong). Le commentaire d’une spectatrice est intercepté et entériné illico: ils sont vraiment beaux à voir jouer. On ne sait trop ce qu’ils mettent dans l’eau à Saint-Antoine, mais on en veut. Un dernier élan de rodage, un brin d’élagage puis un bon son, et ils nous en mettront plein les dents. En attendant, myspace/polipe. Un EP devrait éclore à l’automne.