Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue : Du cuivre et du rock
Musique

Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue : Du cuivre et du rock

Le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue entame sa quatrième édition la fin de semaine prochaine. Un événement qui fait déjà école au Québec.

Dès sa première édition en 2003, le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (le FMEAT ou FME en version réduite) épatait la galerie par sa programmation alternative québécoise de qualité. Hébergés sur une base de plein air, où ils mangeaient comme des rois, les artistes aussi tombèrent amoureux de l’événement qui leur proposait même une compétition de go-kart et quelques parties de pêche. En 2004, le mot s’était propagé, et la quasi-totalité du milieu musical québécois voulait se rendre à Rouyn-Noranda. En 2005, l’événement, en constante expansion, se dotait de son propre fanzine, L’Oreille cassée, et d’une radio événementielle en ondes à Rouyn durant les quatre jours de l’événement: le CFME 91,9 FM.

Success-story musical québécois des années 2000, le Festival semble même faire école. En plus des villes de Notre-Dame-de-Ham, Sherbrooke et Saint-Hyacinthe, qui ont eu cette année leur événement de musique alternative, quatre nouveaux festivals sont nés à Rouyn depuis la création du FME: celui des Guitares du monde, celui du Documentaire, le Nez à Nez (où les clowns sont à l’honneur) et l’Osisko en lumière (pyrotechnie).

Au bout du fil, Sandy Boutin commente l’expansion du FME, qu’il a cofondé à la fin de 2002: "Je me souviens qu’après le succès de la première édition, nous nous demandions comment grossir sans nous tirer dans le pied. Si nous avons gardé la même philosophie dans notre programmation (dénicher des formations prometteuses et riches musicalement), certaines balises ont changé. Au départ, nous présentions le FME comme un festival francophone, pour finalement réaliser qu’une ouverture au marché anglophone et international ne pouvait pas nuire. Même chose avec l’horaire des concerts. Lors de la première édition, nous refusions de tenir deux concerts en même temps. Cette année, l’affluence croissante nous amène à programmer parfois quatre spectacles simultanément."

L’avènement du fanzine et de la radio marque également un nouveau but pour le FME, soit d’offrir un véritable soutien aux artistes. "J’ai observé cette tendance dans les festivals européens. Nous ne voulons pas seulement être promoteurs de concerts. Nous voulons soutenir les artistes en leur donnant des vitrines comme le fanzine et la radio, mais aussi en organisant des tournées dans les salles de la région." En concluant une entente d’échange artistique avec le festival français des Vieilles Charrues en mai dernier, le FME a d’ailleurs permis aux Champion, Karkwa, Plaster et Ghislain Poirier de jouer à Carhaix en juillet dernier.

Seule ombre au tableau, cette première édition du Osheaga qui se déroule à Montréal la même fin de semaine. "Certains groupes ont décliné notre invitation pour finalement accepter celle du Osheaga (les Dears), et nous avons dû revoir notre programmation pour permettre à d’autres (Julie Doiron) de participer aux deux événements. Nous verrons au cours du week-end si cette compétition nous fait mal, mais je crois que nos forfaits (transport-hébergement-passeport) nous aideront à attirer le public montréalais."

Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue
Du 31 août au 3 septembre à Rouyn-Noranda
www.fmeat.org

ooo

DobaCaracol

PROGRAMMATION FME 2006

Fidèle à son habitude, le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue a encore gagné de l’ampleur cette année. Les artistes sont plus nombreux (une cinquantaine au total) et, conséquemment, le nombre de salles exploitées dans la ville de Rouyn-Noranda a augmenté. Les festivaliers découvriront d’ailleurs le Club de curling du coin lors du concert de DobaCaracol (avec la Française Nadj et le rappeur Anodajay) et lors de la nuit électro (Artist of the Year, Plaster et les Français de Strup X).
En fait, cette édition 2006 du FME s’inscrit dans la continuité puisque l’équipe de programmation mise toujours sur un éventail de groupes alternatifs québécois allant des Sainte Catherines à Patrick Watson, sans oublier René Lussier et Atach Tatuq. Elle donne, une fois de plus, la chance à de jeunes groupes de se forger un public dans le Nord de la province. Si les Dales Hawerchuk s’y étaient produits en première partie de GrimSkunk en 2004 (bien avant la sortie de leur album éponyme l’année suivante), cette quatrième édition donne un joli coup de pouce aux rappeurs électro des Robots de la rime et à la pop franco vitaminée du Husky, qui aura même une émission de radio sur les ondes de CFME 91,9 FM.
Au plan international, pour faire suite aux Bob Log III (2004), Sadies et Eleni Mandell (2005), les programmateurs ont invité Heavy Trash (projet mettant en vedette Jon Spencer) et Marc Ribot (guitariste expérimental et proche collaborateur d’Elvis Costello et de Tom Waits). Un duo à découvrir pour les Rouynorandiens, mais rien de bien alléchant pour les Montréalais puisque Heavy Trash (au Café Campus) et Ribot (au Divan Orange) joueront aussi dans la Métropole le 31 août.
Mais de toute façon, on ne se rend pas au FME pour voir des groupes internationaux, on s’y rend pour vivre l’expérience d’un quatre jours de découvertes musicales, d’étoiles filantes, de poutines à quatre heures du mat et des litres d’alcool qui les précèdent. (O. Robillard Laveaux)