Simple Plan : Planète rock
Musique

Simple Plan : Planète rock

Le groupe Simple Plan porte bien son nom. Pour les cinq musiciens, le plan était simple: conquérir la planète à coups de hits. Discussion avec le batteur Chuck Comeau.

La sonnerie du téléphone retentit au bureau. Une voix féminine anglophone demande à me parler et me met en contact avec Chuck Comeau.

– Où es-tu? lancé-je à mon interlocuteur, croyant qu’il se reposait au Québec pour l’été.

– À San Diego, répond au bout du fil une voix hachurée.

Chuck Comeau et le chanteur Pierre Bouvier se sont réfugiés sur la côte californienne pour écrire les chansons du nouvel album de Simple Plan, dont la sortie aura lieu quelque part en 2007. Tous les jours, les deux punk-rockers bossent de 11h à 19h dans le but de trouver d’autres hymnes accrocheurs qui plairont à leurs millions de fans partout dans le monde. "C’est sans doute le côté moins glamour du travail, observe Chuck. C’est pareil comme avant. Tu t’assois sur deux chaises avec une guitare, pis tu chantes des affaires. Des fois, c’est vraiment bon, mais des fois, c’est vraiment poche! T’as beau être les Rolling Stones, ou n’importe qui, il faut quand même que tu t’assois pour écrire des chansons."

ROCK-TROTTERS

En plus du travail de création, le groupe a inclus à l’horaire quelques performances à la maison. Le 31 août, Simple Plan joue à Sherbrooke, le lendemain, à Gatineau, et le surlendemain, à Laval. Quatre ou cinq heures de route séparent les deux premières villes. "Ah! Cinq heures, c’est pas grand-chose, observe Chuck. C’est déjà arrivé qu’un soir, on joue en Belgique et le lendemain à Toronto, pour Live 8. Ou encore au Japon un soir et le lendemain en Europe."

Loin de s’en plaindre, le batteur considère les voyages comme faisant partie des plus beaux avantages du métier. Voir le monde grâce à la musique, c’est ce dont il rêve depuis qu’il est ado; depuis le moment où il a commencé à composer des chansons dans le sous-sol avec Pierre. Si la fatigue vient qu’à alourdir le parcours, les musiciens se rappellent qu’il y a six ou sept ans, le groupe aurait tout fait pour donner ces shows-là aux quatre coins du monde. Et une fois sur le stage, l’énergie des fans leur recharge les batteries. "On vit notre rêve. Dans 5 ou 10 ans, on n’aura peut-être plus cette chance-là", note Chuck.

Le batteur se fait un devoir, et même un plaisir, de partir à la découverte de chaque endroit où il joue. "Ça serait vraiment triste de faire tout ça et d’avoir juste vu une chambre d’hôtel ou un backstage! […] C’est une grosse priorité pour moi de m’enrichir du point de vue culturel, de découvrir des nouvelles affaires et de ne pas revenir comme un gars qui n’a rien appris de toute cette expérience-là."

TRAVAIL+TALENT+CHANCE = SUCCÈS

La route vers le succès a été longue pour Simple Plan. Fondé vers la fin des années 90, le groupe a mis deux ans avant de réussir à signer un contrat avec une compagnie de disques. Et avant de jouer à guichets fermés au Japon et de rafler le prix du public MuchMusic quatre ans d’affilée, chaque case a dû être cochée pour accéder au statut de vedettes internationales. "Le vrai test, c’est quand le monde vient te voir live, indique Chuck. Quand tu commences à voir du monde à tes propres shows et que tu n’as plus besoin d’ouvrir pour d’autres bands, c’est là que tu sais que ça atteint un certain niveau."

Curieusement, les médias de leur propre province ont attendu avant d’embarquer dans le bateau, négligeant au début de parler de ce groupe, qui faisait les couvertures des magazines dans d’autres pays. Comme bien d’autres artistes québécois, Chuck Comeau constate que ce sont les deux passages du groupe à l’émission Tout le monde en parle qui ont changé la donne auprès du grand public. C’est au cours de leur rendez-vous dominical avec la télé que la majorité des Québécois ont connu ces jeunes de chez eux qui, comme Céline ou Guy Laliberté, font fortune sur la scène internationale.

Maintenant que presque toute la planète est conquise, Simple Plan ne souhaite qu’une chose: durer. "Moi, je vise à faire trois, quatre, cinq albums! On va pousser fort pour continuer." D’ici là, Chuck et ses amis vont continuer de goûter à chaque minute de leur rêve éveillé. "On est encore ben excités par ben des affaires. On peut presque croire que ça nous arrive!" À preuve, cette vidéo dans le site officiel du groupe, où Chuck raconte, avec l’enthousiasme d’un fan, avoir passé une demi-heure avec James "fuckin’" Hetfield lors d’une performance en Afrique du Sud. Dans cette même vidéo, le guitariste Sébastien Lefebvre n’en revient tout simplement pas que le mythique chanteur de Metallica sache que Simple Plan vient du Canada.

Le 31 août, ouverture des portes à 15h
Avec Hedley, Mobile, Idle Sons et Pete Moss
À l’édifice Expo-Sherbrooke