The Stills : Changement de cap
Musique

The Stills : Changement de cap

The Stills livrait en mai dernier Whithout Feathers, un second album qui, avec un remaniement de ses membres et une légère déviation de la direction musicale, marquait en quelque sorte un nouveau départ.

Un guitariste qui a levé les feutres, un drummer qui a délaissé son instrument pour occuper l’avant-plan en tant que chanteur et une nouvelle recrue pour manier les baguettes, voilà en gros les événements survenus au sein des Stills, entre Logic Will Break Your Heart, leur premier album paru en 2003, et le second. À sa sortie au printemps dernier, lors d’une entrevue accordée à Voir, le bassiste Olivier Corbeil affirmait que cette nouvelle combinaison était de loin la meilleure que la formation ait connue au cours de sa courte existence. Est-ce qu’après quatre mois intensifs de tournée, la dynamique est toujours aussi gagnante? "Oui, c’est vraiment le meilleur line-up qu’on ne pouvait pas avoir, la chimie entre les musiciens est parfaite", nous confirme Dave Hamelin, le batteur devenu chanteur et guitariste. C’est également à lui qu’on attribue l’écriture de la plupart des textes. "Je te dirais même que les 20 derniers shows qu’on a faits étaient incroyables… les meilleurs donnés à vie!" Depuis la sortie de Whithout Feathers, la bande montréalaise a sillonné les routes canadiennes et américaines et se rendra l’an prochain en Europe (où l’album est lancé en janvier) et au Japon.

Voilà donc pour les changements d’alignement. À ceux-ci, s’ajoute aussi un revirement sur le plan musical; tout en gardant la même base mélodique un peu nostalgique, les fortes filiations avec le new-wave des années 80 qui marquaient le premier opus sont tombées. On ne peut plus désormais associer le groupe au mouvement dont fait partie, par exemple, Interpol. "On était vraiment écoeurés de ces comparaisons", lance le musicien à ce sujet en spécifiant toutefois que ce n’est pas ce qui a motivé ces nouveaux choix. "On ressentait beaucoup de pression en raison des attentes de ceux qui avaient aimé le premier album. Mais on a décidé de ne pas tenir compte de tout ça. Certains ont été déçus et même un peu révoltés." Si les Stills n’ont pas répété la recette dansante new-wave, ils se sont aventurés sur des terrains davantage marqués par les années 70 et ont enjolivé leurs compositions d’un plus large éventail de sonorités (piano et claviers, entre autres), une démarche qui relèverait encore de l’exploration: "Je crois que nous n’avons pas encore trouvé notre son spécifique, je crois que ça va nous prendre un troisième album pour y arriver, pour trouver notre équilibre entre nos deux disques. Toutes nos chansons possèdent le même coeur, mais c’est la façon dont nous les avons enrobées qui fait que les deux albums sont si différents."

Loin des aspirations au succès à n’importe quel prix, ils ont donc osé une direction moins évidente, moins accrocheuse. "Notre ambition première n’est pas nécessairement de monter de plus en plus haut, c’est plutôt d’explorer de nouvelles directions et d’approfondir certains aspects du travail. C’est d’ailleurs pour cette raison que je veux continuer à faire de la musique et que je sais que je n’ai vraiment pas fini d’en faire."

Le 3 septembre à 20h30
À l’Impérial de Québec
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