BluePer : Chicago
La compilation BluePer n’a rien à voir avec une quelconque vidéo cocasse. C’est plutôt une carte de visite qu’a enregistrée l’harmoniciste de Saint-Élie Pascal Veillette.
Membre actif des Tireux d’Roches et de Kamendja, Pascal Veillette vient de mettre la touche finale à BluePer, une compilation qui réunit des extraits musicaux de divers projets auxquels il a participé depuis 1999. Cet album, qui s’articule autour de l’harmonica, servira à financer un rêve qu’il nourrit depuis un certain temps: suivre un atelier de perfectionnement à Chicago avec Howard Levy, ou le Diable de l’harmonica comme il se plaît à l’appeler. "Si j’avais trois ou quatre leçons avec lui, je pense que j’en aurais pour au moins 10 ans de travail. (rires) C’est vraiment quelque chose!" dit-il.
Le musicien de la région, qui habite maintenant Montréal, avoue que le BluePer est un concept qu’il utilise un peu à toutes les sauces. D’abord le nom d’un groupe qu’il a créé cet été pour le Festival international de blues de Tremblant, il sert maintenant de titre accrocheur pour sa compil. "C’est ça qui est spécial. BluePer, le groupe, n’a jamais vraiment existé. Et on part avec une compil! On gère un peu les trucs à l’envers", s’exclame-t-il. Ce disque, cependant, est loin d’avoir été réalisé à la sauvette. Cela faisait déjà deux ans que Pascal Veillette, aidé de Rami Reno, amassait du matériel live et en studio. "Ce sont surtout des groupes qui n’ont pas d’album en magasin. Ce sont tous des petits trucs qu’on ne pourrait pas avoir s’il n’y avait pas la compilation", signale Pascal en parlant du contenu du disque. Des performances avec Kabouche, Obatala, le quatuor d’harmonicas Akinomrah et Asanisimasa (formation aux tendances indiennes) figurent, entre autres, sur l’enregistrement. "Ça, je m’en sers pour faire connaître tout plein de projets. En même temps, c’est une carte d’affaires pour moi. Les gens vont pouvoir écouter ça et se dire qu’on peut faire autre chose que du blues ou de la musique traditionnelle au Québec à l’harmonica."
Justement, le premier diplômé du programme en harmonica du cégep de Drummondville trouve-t-il que les possibilités de son instrument sont sous-estimées? "Ça fait des années que je travaille pour défaire les préjugés. Au Québec, on parle de "ruine-babines" et de "musique à bouche". Cette compilation va permettre beaucoup de choses. Je pense que les gens vont peut-être comprendre que c’est rendu à un autre niveau." En effet, un monde s’ouvre pour l’harmonica, qui profite du même registre que la flûte traversière: jazz, électro, musique du monde… Et Pascal Veillette veut en profiter au maximum. Sky is the limit, n’est-ce pas?
BluePer
Pascal Veillette
(Indépendant)