Éric Lapointe : Au nom de l’adrénaline
Éric Lapointe entrevoit avec angoisse la fin de sa tournée Coupable. Au cours des mois à venir, il devra se sevrer de la plus puissante des drogues: l’adrénaline.
La saison qui s’achève figure au palmarès des étés les plus remplis de la carrière d’Éric Lapointe. Le chanteur, qui fêtera bientôt ses 37 ans, a donné une foule de spectacles dans divers festivals. Le 28 septembre, il devra "enterrer" l’album Coupable et passer à un nouveau cycle de création. "Ça me fait de la peine un peu, observe-t-il. Ça me crée ben des angoisses."
Éric Lapointe avoue écrire des albums pour pouvoir monter sur scène. "C’est ça qui me nourrit, dit-il. L’adrénaline, c’est de loin la drogue la plus puissante qui existe. Quand t’arrêtes, t’es en manque." S’il aime autant la scène, c’est sans doute aussi parce que c’est en spectacle que son métier prend tout son sens. "Voir du monde qui se ferme les yeux, pis qui chante avec moi, ça donne un sens à ce que je fais. […] C’est l’fun de savoir que c’est un travail qui répond à un besoin."
En plus des sensations fortes vécues sur le stage, Lapointe apprécie faire de la tournée pour la vie de groupe avec ses chums. "Je suis un gars de band. Tous mes shows en témoignent. Tous les musiciens prennent leur place." Parmi eux, Lapointe compte sur un fidèle complice depuis 11 ans: le guitariste Stéphane Dufour. Le chanteur avoue que ses albums pourraient être signés Lapointe-Dufour, tant le guitariste est impliqué dans la création. "Même après 11 ans, il réussit à me faire passer des frissons sur un stage. […] Il ne cessera jamais de m’épater. À mon sens à moi, c’est le meilleur guitariste au Québec, sinon au Canada, sinon en Amérique, sinon au monde."
Une autre association fructueuse est en train de se dessiner pour Éric Lapointe avec Jamil. C’est avec le grivois chanteur qu’il a composé La Bartendresse et la sulfureuse Tattoo, chanson-titre du film Bon Cop, Bad Cop. Ami depuis une quinzaine d’années avec le propriétaire du Petit Medley, il a été jeté par terre quand celui-ci a lancé son album Pitié pour les femmes. "J’ai découvert que c’était un auteur extraordinaire", considère le rockeur. Lapointe est plutôt fier du résultat de leur collaboration pour Tattoo et observe qu’il s’agit sans doute de la chanson la plus rock de son répertoire. "J’en ai fait d’autres, mais on n’a jamais même envisagé de les proposer aux radios. D’une façon ou d’une autre, on a tout le temps ça en tête pour un album. Le fait que ce soit pour un générique de film, ça m’enlevait ces contraintes-là." La chanson aura finalement été portée par le succès du film.
Parlant de film, aura-t-on l’occasion de revoir Lapointe l’acteur, lui qui avait offert de bonnes performances en comptable timide dans Les Boys et en redoutable bandit dans Le Négociateur? "Y’a plein de projets dans ce sens-là, mais évidemment c’est un milieu où les choses avancent très lentement, répond-il. Ça me prend un rôle qui me colle à la peau."
Le 9 septembre
Au Festival de la rentrée
À l’édifice Expo-Sherbrooke