Comment vous est venue l’idée de mettre sur pied un tel festival?
"Ça fait un bout de temps qu’on (les gens de Gillett et Greenland) envisage d’organiser un événement de cette envergure. On s’est intéressé de près pendant une couple d’années à ces gros festivals européens et américains qui réunissent plusieurs bands sur plusieurs scènes. On voulait faire quelque chose de semblable, mais avec une touche montréalaise."
Osheaga est un mot iroquois qui signifie "grands rapides", un nom très symbolique à ce moment-ci de l’histoire de la musique à Montréal.
"Trouver le nom du festival a été une des choses les plus difficiles dans tout le processus! On a passé des semaines à se creuser la tête… Jusqu’à ce qu’on pense à "Hochelaga", un des premiers noms de Montréal, mais là on s’est dit que les gens allaient croire que ça se passait dans le quartier Hochelaga… En "googlant" ce mot, on est tombé sur "Osheaga". Tout le monde aimait le nom et sa signification."
Quel impact croyez-vous que ça aura sur la scène musicale montréalaise?
"Si ça lève comme on l’espère, on voudrait que ça devienne une destination, un peu comme le Festival de Jazz, que les gens viennent de partout pour voir ça. Je suis allé au festival Bonnaroo, en plein milieu du Tennessee, au mois de mai – c’est 85 000 personnes! -, et les gens ne viennent pas tous du Tennessee! Quant au festival de Coachella, c’est 50 000 personnes par jour et ils ne sont pas tous de Los Angeles non plus. On aimerait qu’Osheaga devienne la destination tout indiquée sur la côte nord-est américaine…"
Vous donnez une belle visibilité à des groupes d’ici…
"C’est exactement pour cette raison qu’on voulait disposer de plusieurs scènes. Pour que des gens qui sont là pour Ben Harper puissent aussi profiter de l’occasion pour découvrir un p’tit band qu’ils ne connaissent pas… On voulait que ça représente Montréal, que ce ne soit pas juste un autre festival avec des artistes internationaux."
Comment se fait-il que les Dears et Arcade Fire ne soient pas de la partie?
"Pour ce qui est des Dears, ils ont eu des conflits d’horaires, tout le monde n’était pas disponible… Peut-être que l’année prochaine… Quant à Arcade Fire, ils sont en train de travailler sur leur album et n’étaient pas non plus en mesure de le faire. Évidemment, on aurait aimé qu’ils soient de la première édition du festival… C’est une question de disponibilité. La réponse a été bonne en général."
Comparé à tous les autres grands festivals, qu’est-ce qui distingue Osheaga?
"Sur le site du festival, il y a des sculptures un peu partout, que la plupart des Montréalais eux-mêmes n’ont peut-être jamais remarquées… On a voulu intégrer l’art local. Ce mélange des disciplines, c’est très montréalais. Aussi, c’est à 10 minutes du centre-ville. Pour se rendre à tous les autres festivals de ce genre, il faut faire de 45 minutes à 1 heure en auto… Le fait que ce soit à l’intérieur de la ville nous distingue des autres rassemblements du genre."
Et l’association avec le MEG, avec Pop Montréal et Greenland… Concrètement, comment cela se traduit-il?
"Le MEG (Montreal Electronic Groove) tombait la même fin de semaine. Au lieu d’entrer en compétition avec eux, on a voulu s’associer. On trouvait que c’était une belle occasion. Ils ont programmé leur scène au complet, Pop Montréal aussi. On travaille tous ensemble pour avoir un festival intéressant."
À quel spectacle avez-vous le plus hâte?
"J’ai vu jouer tous les artistes invités, parfois à plusieurs reprises… Ce que j’ai surtout hâte de voir, ce sont les spectateurs courant un peu partout avec leur horaire. Des gens qui se rencontrent et qui partagent leurs découvertes. Moi, c’est à ce spectacle-là que j’ai le plus hâte!"
Les 2 et 3 septembre
Au parc Jean-Drapeau