Daniel Bélanger : Portrait
Avec Rêver mieux (2001), Daniel Bélanger donnait son grand coup de plumeau pour dépoussiérer la chanson québécoise et la balancer dans le millénaire naissant. Pari gagné. Et le nouvel album, annoncé pour novembre, promet d’être dans cette lignée de chansons électro-pop qui colle si bien à sa voix et à sa personnalité.
On a eu un peu peur, car le dernier opus de Daniel Bélanger, Déflaboxe, paru en 2003, nous avait déçu un brin. Devant cette tornade d’échantillonnages et de déconstruction musicale, le seul à s’amuser était le "chanteur" qui, justement, ne chantait plus mais rappait ses textes obscurs sur le monde de la boxe et ses alentours. Quant aux mélodies, elles suffoquaient, on leur coupait l’air libre. Ça avait au moins le mérite de décontenancer et de clamer la liberté artistique, même la plus casse-gueule.
Plutôt étrange qu’un si habile mélodiste comme lui, doué d’un si bel organe vocal, ait pu à ce point tordre le cou à ses talents naturels. Car l’homme sait y faire côté mélodie, et ce, depuis ses débuts il y a près de quinze ans déjà. De charmantes ritournelles le firent connaître, Opium, Sèche tes pleurs, Le parapluie, mais c’est surtout avec l’album Rêver mieux que l’on prit conscience de l’ampleur du bonhomme, créateur qui suivit les traces encore fraîches du premier CD solo de Marc Déry. Chansons rêveuses, planantes, décalées, sur fond d’électro, mais qui conservent – et c’est capital – leur aspect mélodique. À l’époque, en 2001, on pouvait encore chanter du Bélanger sous la douche, ou sous un parapluie. Vivement le nouvel opus.