Bad Religion : L’empire contre-attaque
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Bad Religion : L’empire contre-attaque

En 2004, Bad Religion a tout fait pour éloigner le président Bush de la Maison-Blanche. Le groupe-culte refuse d’abdiquer et prépare sa riposte avec un quatorzième album en chantier et une tournée canadienne.

Jay Bentley (basse) semble de très belle humeur au bout du fil. Il raconte en riant la façon dont lui et ses copains Greg Graffin (voix), Brett Gurewitz (guitare), Greg Hetson (guitare), Brian Baker (guitare) et Brooks Wackerman (batterie) se sont retrouvés dans une tournée de dix villes canadiennes avec la formation de punk irlandais Dropkick Murphys: "Ils avaient déjà leur plan et ils nous en ont glissé un mot pendant un spectacle en Europe, alors on a tout simplement décidé de s’inviter sans leur demander!" C’est ainsi que le légendaire groupe sera de passage pour une troisième fois en trois ans dans la métropole.

Le soir de la réélection de George W. Bush en 2004, Bad Religion se produisait au Métropolis. Greg Graffin avait d’ailleurs lancé plusieurs flèches au président sortant au cours du spectacle. Comment les gars se sont-ils sentis lorsqu’ils ont reçu la mauvaise nouvelle plus tard cette soirée-là? "C’était aussi plaisant que de recevoir un coup de pied dans les couilles! Nous ne voulions pas retourner à la maison", répond instantanément Jay. Il n’hésite pas à dire que cette réélection a rendu la situation aux États-Unis catastrophique. Pour expliquer son dégoût, il affirme par exemple être prêt à parier que beaucoup d’Américains du sud du pays croient que les Canadiens vivent dans des igloos. "Au Canada, vous avez une vision globale des choses que beaucoup de gens ici n’ont pas." Sans qu’il ne puisse expliquer pourquoi, il soutient également que les amateurs de Montréal saisissent davantage l’essence véritable du punk rock.

L’EMPIRE S’EFFONDRE

Le plus récent album de Bad Religion, The Empire Strikes First, est le plus politisé du groupe en vingt-cinq ans de carrière. Il se voulait une dénonciation systématique de l’Empire que sont devenus les États-Unis. "L’Amérique est un empire qui s’effondre tranquillement sous son propre poids", soutient le musicien. Selon lui, la guerre au terrorisme en est un symptôme, de cette déchéance. On ne peut pas forcer la paix à s’installer dans un pays à coup de bombes et aucun jeune soldat armé d’une mitraillette ne pourra jamais changer quoi que ce soit aux instabilités du Moyen-Orient.

Par contre, une lumière semble pointer au bout du tunnel: "Bush est un idiot et tout le monde le sait, mais il quitte dans deux ans et il ne reviendra plus par la suite." Pour préparer ce départ, le groupe entrera en studio en février prochain pour enregistrer une suite à Empire. Ce quatorzième album, qui devrait être lancé d’ici l’été prochain, se voudra ainsi une réflexion sur ce nouveau commencement qui s’offrira bientôt à la planète et à "l’Empire". Le bassiste garde toutefois son sang-froid quant à la direction que prendra son pays après ce règne de huit ans. "La situation est désespérée et le futur ne semble pas éclatant. Les gens qui croient que ces guerres sont justes seront toujours là après Bush. Ils n’ont pas été hypnotisés, ils continueront de le croire même avec un nouveau président."

Le 19 septembre
Avec Dropkick Murphys
Au Stade Uniprix
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