Le Festival des musiques progressives de Montréal : Work in progress
Musique

Le Festival des musiques progressives de Montréal : Work in progress

La communauté montréalaise des amateurs de musiques progressives a maintenant son festival, qui s’inscrit dans un réseau international. Et qui démarre en lion!

Le Festival des musiques progressives de Montréal (FMPM), faut-il s’en étonner, est en quelque sorte né d’une fusion: celle de trois organismes indépendants qui oeuvrent chacun à leur manière au développement de la scène prog et qui se complètent parfaitement. Il s’agit de ProgQuébec, qui se spécialise dans la réédition sur disque compact des enregistrements de la période "classique" du rock progressif au Québec (Contraction, Toubabou, Maneige, Polen, Conventum, etc.), de Unicorn Digital, qui édite des disques de groupes de la nouvelle vague progressive (Hamadryad [en pré-concert au FMPM, le 14], Dimension X, Kaos Moon, etc.) et de ProgMontréal, qui offre un site d’information sur le web et organise des concerts.

C’est Robert Dansereau qui est derrière ProgMontréal: "Ça m’arrivait souvent moi-même d’apprendre qu’un artiste était passé par Montréal et que je l’avais manqué, à cause d’une information déficiente, alors j’ai décidé de me mettre à compiler toutes les infos que je trouvais pour les regrouper sur mon site." Les "musiques progressives" (terme plus englobant que "rock progressif", choisi pour souligner la diversité du genre) souffrent, il est vrai, d’un manque de visibilité médiatique, leur refus des critères de succès commerciaux (musique complexe, souvent instrumentale, et pièces de longue durée) les confinant à un statut underground. Après la grande période marquée par des groupes comme Genesis, Yes, Gentle Giant et plusieurs autres (au Québec, on pourrait inclure Harmonium période Heptade), le rock progressif a coulé sous la force de la vague punk à la fin des années 70. "Ça a quand même continué avec des groupes comme Marillion (né en 1978), mais c’est surtout vers le milieu des années 90 que ça a repris", explique Dansereau. La deuxième vague a été celle du prog metal, avec des groupes américains comme Dream Theatre ou Planet X. D’autres groupes poursuivent cependant dans une veine très proche de celle explorée par les grands groupes "classiques": les Suédois de Flower Kings par exemple, (au Medley le 10 octobre) ou les Américains d’Echolyn (au FMPM, le 16 septembre).

"Le mouvement reste underground, poursuit Dansereau, mais il a grossi. Il y a de nombreux festivals, comme le NEARfest et le Rites of Spring Festival en Pennsylvanie, ProgDay en Caroline du Nord et de nombreux festivals européens." À ce réseau international s’ajoute donc le FMPM. Un véritable festival qui inclut aussi un minicolloque avec les "doyens" d’ici: Yves Laferrière (Contraction), André Duchesne (Conventum), Tom Rivest (Pollen) et Alain Bergeron (Maneige) et des lancements de disques (Rivest, Maneige). Une première édition qui promet! Infos: 514 232-1668 et www.fmpm.net.

LES GROUPES D’ICI AU FMPM

Miriodor

Le FMPM offre un bel éventail des musiques progressives made in Québec. Jérôme Langlois, qui était de l’aventure du groupe Maneige au début des années 70, y sera (le 15) pour présenter les pièces de son disque Molignac, récemment lancé sur l’étiquette de ProgQuébec. Karcius, fondé en 2003, lançait aussi tout récemment son deuxième disque, Kaléidoscope, où jazz et rock fusionnent allègrement, chez Unicorn Digital (le 16). L’histoire de Kaos Moon remonte à 1985 et est pleine de soubresauts, dont ceux causés par un premier disque vendu à 5 000 exemplaires dans les années 90. Le deuxième sortait enfin l’année dernière (le 16). Miriodor (le 16), né en 1980, fait ici figure d’ancêtre. Avec des membres bien connus des amateurs de musique actuelle (Bernard Falaise, guitare; Rémi Leclerc, batterie) ou contemporaine (Marie-Chantal Leclair, saxos), les claviers de Pascal Globensky et Nicolas Masino (aussi à la basse) et le violon de Chantal Bergeron, le groupe concocte un rock qui s’oppose à toute catégorisation!

HATFIELD & THE NORTH

Hatfield & The North

L’un des groupes fondateurs de ce que l’on a appelé le Canterbury sound (avec Soft Machine, Caravan, Gong, National Health, etc.), H&TN, a existé de 1972 à 1975. Les membres originaux étaient Phil Miller (guitare, ex-Matching Mole), Pip Pyle (batterie, ex-Gong), Richard Sinclair (basse et voix, ex-Caravan) et Dave Stewart (claviers, ex-Egg). Avec seulement deux albums (1973 et 1975), le groupe a établi une réputation qui valait déjà un comeback en 1990, pour la télé (sans Stewart). Le groupe a repris la route en 2005 (toujours sans Stewart, remplacé par Alex Maguire). Le 28 août dernier, au retour d’un concert qu’il venait de donner avec le groupe, le batteur Pip Pyle est décédé. C’est Mark Fletcher qui sera à la batterie pour le concert du FMPM, qui prendra certes une couleur bien particulière. Le 15 septembre, 21 h 30.