Le Gala GAMIQ : Et le gala gagnant est…
Le Gala GAMIQ coupe l’herbe sous le pied du MIMI en récompensant les artistes de la scène alternative québécoise trois mois avant la traditionnelle cérémonie.
Lorsque l’équipe de production Marbelus, présidée par Dan Webster (Greenland), révélait cette année qu’elle repoussait à décembre la tenue de son gala MIMI prévu pour le mois de mars, cela revenait presque à dire que la remise de prix destinée à la scène alternative d’ici sautait une année. Considérant l’état de santé exceptionnel de nos groupes en marge des courants commerciaux, cette situation, jugée par plusieurs inacceptable, ouvrit une porte au coeur même de la scène.
À l’image de son appellation, le fanzine Bang Bang défonça carrément cette porte, annonçant peu de temps après la naissance du Gala de l’Alternative Musicale Indépendante du Québec (GAMIQ) qui se déroulera dimanche au Spectrum. "On veut se différencier des Mimis en organisant une cérémonie moins broche à foin, explique Patrice Caron, cofondateur du Bang Bang. Notre événement tendra vers une formule moins confuse et plus proche du gala de l’ADISQ, sans pour autant être aussi coincée et sérieuse. C’est entre autres pourquoi l’animation fut confiée aux rappeurs d’Atach Tatuq, des gens dynamiques à l’humour songé."
"Notre animation sera à l’image de nos concerts: conceptuelle", explique Égypto, membre du collectif hip-hop. "Nous préparons des petits sketches et prévoyons nous inspirer de l’attitude d’un gars comme Billy Cristal (animateur aux Oscars) pour détendre l’atmosphère."
S’affranchissant toujours du modèle des Mimis, le GAMIQ aura recours à un house band sous la gouverne de Sunny Duval afin d’assurer ses différentes transitions. Évitant également la confusion que peut occasionner une catégorie baptisée Feng-Shui ou Nova, chaque style musical aura sa propre catégorie où les artistes en nomination et les gagnants auront été déterminés par le public. "Pour moi, c’est le public qui décide si un groupe lève ou non, pas les journalistes, soutient Patrice. Un groupe va durer tant qu’il y aura un public pour acheter ses disques et ses billets de concert. Nous voulions aussi éviter les reproches adressés à l’ADISQ et aux Mimis voulant qu’un nombre restreint de personnes décide à huis clos des gagnants du gala."
Si le GAMIQ semble en bonne voie d’éviter les différents pièges dans lesquels les Mimis ont perdu des plumes, il n’a pourtant pas réussi à rejoindre les artistes et le public de la foisonnante scène anglophone montréalaise. Les Wolf Parade, We Are Wolves, Kiss Me Deadly, Islands et Think About Life ne comptent aucune nomination et n’apparaissent pas sur la liste des groupes invités à se produire au gala (Dany Placard, Afrodizz, Unexpect, Les Prostiputes, André, Robopop, La Descente du Coude, Les Dales Hawerchuk et Omnikrom). "Je crois que la scène anglo est tournée vers l’extérieur du Canada, contrairement à la scène franco qui est tournée vers le Québec. Nous avons mis des efforts afin de les inclure en demandant à Think About Life de jouer au gala, mais ça n’a pas fonctionné. Mais l’équipe du Pop Montréal viendra tout de même remettre un prix et nous espérons obtenir une meilleure représentativité l’an prochain."
Deux cents personnes du public assisteront au gala, soit les deux cents premières à avoir répondu au courriel envoyé cette semaine par le GAMIQ aux internautes inscrits au scrutin. Les autres pourront suivre l’événement en direct sur la chaîne 100 de la radio satellite XM. Le gala sera également retransmis en différé sur le site www.33mag.com.
Le 17 septembre
Au Spectrum à 20 h