Mike Prévost : Le grand amour
Musique

Mike Prévost : Le grand amour

Mike Prévost, après une remise en question un peu houleuse sur sa carrière de musicien, arrive avec Le Love, un premier projet solo qui a du swing.

Mike Prévost n’est pas un nouveau venu sur la scène musicale québécoise. Ancien membre de Mike et les Roméo et régisseur d’instruments pour des artistes comme Michel Rivard et Ariane Moffatt, le Grand-Mérois d’origine connaît en fait tous ses coins d’ombre et de lumière. Si une mauvaise expérience aurait pu le dégoûter à jamais de la musique, l’hiver dernier, elle lui a plutôt donné les outils nécessaires pour démarrer un café-buanderie à Verdun et pour créer un premier album solo des plus honnêtes, Le Love.

C’est en rentrant d’un contrat merdique qu’il venait d’honorer avec un ami saxophoniste que l’image est devenue claire. Après une dizaine d’années à tourner en rond dans le milieu artistique, le temps était peut-être venu pour lui de se retirer et de penser à se construire un avenir ailleurs qu’en musique, d’où l’idée d’une buanderie. Cette décision ne lui interdirait pas de continuer à griffonner quelques trucs en parallèle. "C’est sûr que tu te fais un chemin dans ta tête. Et dans le parcours que j’ai emprunté, c’est moi qui débroussaille la trail. C’est sûr qu’à un moment donné, c’est essoufflant! Mais, c’est un choix que tu fais. À long terme, je pense que c’est plus payant de faire sa propre trail. Au moins, tu restes intègre avec toi-même."

Le Love est né un peu accidentellement. Au printemps du projet, aucune idée d’album ne flottait dans l’air. "J’avais envie d’écrire des choses qui me ressemblaient, des textes plus personnels voués à la chanson et non pas au spectacle. Je ne pensais pas faire de disque, je ne pensais pas faire de show. J’avais juste envie d’écrire des bonnes tounes et de partager du bon temps musical avec un gars (David Brunet) avec qui je m’entends bien", raconte Prévost. Malgré tout, les compositions s’accumulent. L’artiste enregistre donc une première maquette, qui tombe entre les mains du producteur Pierre Tremblay. "Quand je l’ai rencontré, je ne faisais pas de disque, je partais ma buanderie. Je finissais un contrat, qui avait été le clou dans le cercueil…" Prévost préfère attendre, mais comme la chanson Tout à toi serait un bon extrait pour l’été, il prend finalement les bouchées doubles et bâtit son album en même temps que son café. D’ailleurs, quelques pièces ont été composées à l’intérieur de celui-ci. "La chanson Tu l’aimes à la mort, je l’ai écrite au café dans un amas de construction et de poussière. Je me souviens, il fallait que je finisse cette toune-là. J’étais assis sur une chaise avec ma guitare. C’est entre deux couches de vernis sur le plancher que je l’ai finie. Toute une aventure." Le reste de Le Love a pris forme soit dans son atelier, soit en tournée. Mike Prévost avoue que les sound checks se révèlent des moments fort inspirants. "Moi, je suis capable de m’endormir à côté d’une batterie. Quand le sound check se fait, c’est dans ce fouillis musical-là que je développe mes tounes. J’ai des beats qui me viennent, et ça n’a aucun rapport avec la chanson qu’ils font."

Mike Prévost
Le Love
Disques Double