Nouvelle Vague : Vague de fond

L’an dernier, quand nous avions parlé à Marc Collin, l’un des deux musiciens à la tête de Nouvelle Vague, il nous apprenait qu’un deuxième volet du projet devait voir le jour au cours de l’année à venir. La promesse a été tenue, Bande à part étant paru en juillet dernier. Tel qu’il nous l’avait aussi annoncé, ce deuxième essai emprunte une voie un peu moins bossa-nova et s’inspire davantage des musiques des Caraïbes avec des touches de reggae, de salsa, de musique vaudou et haïtienne.

Ainsi, des titres des Buzzcocks, des Cramps, de Billy Idol, de Bauhaus, de Blondie et d’Echo & The Bunnynen ont subi des transformations radicales. Alors qu’il planait originalement sur certaines de ces chansons des atmosphères assez sombres, voire tourmentées, elles deviennent légères et sensuelles sous l’emprise de Collin et de ses chanteuses aux voix ingénues: "Par cet exercice, on apprend que les morceaux peuvent avoir plusieurs vies. En les dépouillant, on se rend compte qu’on a souvent affaire à des structures toutes simples, basées sur pas plus de quatre accords, en général les mêmes pour les couplets et le refrain. Les compositeurs de ces chansons n’étaient pas de grands musiciens, mais ils étaient extrêmement doués pour créer de belles mélodies et étaient dotés d’une inspiration pop pure", nous explique Collin au téléphone depuis Paris.

On se surprend d’ailleurs de le trouver en Europe alors qu’on sait que la bande de Nouvelle Vague (dont font partie les chanteuses Mélanie et Phoebe) a entamé une tournée en Amérique du Nord: "Je ne prends plus part aux concerts; il y en avait trop à donner, je passais ma vie à faire ça", admet celui qui préfère se consacrer à ses activités parallèles, soit la réalisation pour d’autres artistes ou la composition de musiques de films. S’il ne se mêle plus aux spectacles, il s’est impliqué plus intensément dans les étapes précédentes: "Alors que j’avais fait le premier album en étroite collaboration avec Olivier Libaux, j’ai travaillé seul sur Bande à part. Il a participé à l’enregistrement et il est toujours sur scène, mais je me suis occupé du choix des morceaux et des interprètes ainsi que de la direction artistique. J’avais vraiment cet album en tête. Et même si les attentes étaient fortes en raison de l’engouement suscité par le premier disque, j’ai quand même tenu à conserver la même atmosphère de travail, totalement dépourvue de pression. Et j’ai fait ça dans mon petit studio avec des gens que je connaissais déjà."

Et comment entrevoit-il la suite pour Nouvelle Vague? "Il reste encore pas mal de chansons que j’aimerais reprendre, des Stranglers et des Sex Pistols, par exemple. Il y a un troisième album à faire. Mais je crois qu’on devra s’arrêter ensuite. À travers cette trilogie, nous aurons réussi à apporter un point de vue totalement personnel sur le mouvement post-punk."

Le 15 septembre
Au Club Soda
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