Angela Desveaux : Un air de country en tête
Musique

Angela Desveaux : Un air de country en tête

Angela Desveaux lançait ce mois-ci Wandering Eyes, son premier disque. Du plus loin de son enfance bercée par le country qui flottait dans la maison familiale, elle a toujours entretenu un lien intime avec la musique.

"Quand j’étais petite, je passais de longues journées enfermée dans ma chambre à écouter des cassettes et à chanter par-dessus en faisant semblant que j’étais une vedette…" Angela Desveaux a maintenant atteint la fin vingtaine, elle écrit ses propres chansons, et le chemin parcouru depuis l’enfance l’a aujourd’hui menée à la parution d’un premier album qui allie des influences folk et country à une sensibilité pop-rock. Elle s’inscrit ainsi dans la lignée d’artistes comme Lucinda Williams et Neko Case qui savent tisser des oeuvres riches et personnelles avec une approche musicale rivée autant sur le passé que sur le présent. "Faire un disque, c’était un de mes rêves, avoue-t-elle. Mais je n’avais pas vraiment la confiance nécessaire, et penser que ça pouvait devenir réalité… ça, j’ai eu longtemps de gros doutes."

Le vent tourne quand la jeune femme, née à Montréal, qui a grandi en Nouvelle-Écosse et est revenue dans la Métropole à l’adolescence, se lie d’amitié avec des musiciens actifs sur la scène country et bluegrass de Montréal. La philosophie très ambitieuse de ces gens ayant la conviction que "tout est possible" aura, pour le mieux, déteint sur elle. Elle commence alors à se produire aux soirées "micro ouvert" du Barfly et intègre les rangs du groupe Sunny Best Band (qu’elle a quitté il y a un peu plus d’un an).

"Howard Bilerman, qui a joué de la batterie sur Wandering Eyes, m’a toujours donné de bons conseils. Il me répétait sans cesse que si je m’imaginais très fort dans une situation, celle-ci pouvait arriver. Il m’a appris à ne pas me contenter de petits buts, mais de toujours viser haut." Ce dernier a d’ailleurs tenu un rôle-clé dans le parcours d’Angela. C’est par l’intermédiaire de ce joueur important sur la scène montréalaise (il est l’un des propriétaires du studio Hotel2Tango et fut batteur d’Arcade Fire pour l’album Funeral, notamment) qu’elle a connu bon nombre de musiciens qui l’accompagnent aujourd’hui sur scène et qu’elle a aussi réussi à décrocher un contrat avec l’étiquette Thrill Jockey. Elle devient la première Canadienne à collaborer avec cette compagnie de Chicago, qui compte à son catalogue plusieurs artistes importants de la scène indépendante. "Aussitôt qu’ils ont eu quelques-unes de mes chansons en main, ils m’ont appelée pour me dire qu’ils me proposaient un contrat, sans même m’avoir vue jouer sur scène!" se réjouit-elle, encore surprise.

D’une beauté mélancolique, ses pièces dépeignent des histoires qu’elle emprunte souvent à la réalité, qui sont arrivées à elle-même ou à son entourage: "Il y a deux contextes dans lesquels j’apprécie particulièrement composer et écrire: tôt le matin quand je me réveille; les idées, comme les rêves, sont plus claires à ce moment, avant d’avoir eu des contacts avec le monde extérieur. À l’inverse, je suis très inspirée quand, tard en soirée, je reviens d’une sortie avec des amis." Ce don de transformer les existences en de si belles mélodies, souhaitons qu’elle le conserve longtemps.

Le 21 septembre avec Mike O’Brien
À la Sala Rossa
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