.d’escabeaux : Retour aux sources
Le collectif .d’escabeaux propose un captivant périple chez les pionniers du folklore américain, remontant aux origines du jazz, du blues et du country. Tour guidé.
Créé il y a environ deux ans, le collectif de Québec .d’escabeaux a vu le jour dans l’esprit de Jasmin Cloutier (chant, guitare) et Simon Drouin (chant, harmonica, banjo), tous deux à l’oeuvre dans un orchestre hommage à Tom Waits. "On voulait une sorte de plate-forme de création assez souple pour pouvoir endosser plusieurs projets, explique Simon. Comme ça, on n’aura pas besoin de faire connaître un nouveau nom de groupe chaque fois! note-t-il. Et ce qui est bien, c’est que ça rassemble des gens de différents milieux; c’est vraiment le fun tout le mélange et le partage des connaissances…" Ainsi, après la musique juive, la musique actuelle, et en attendant un éventuel chapitre consacré au gospel, la troupe présentement complétée par Gabrielle Bouthillier (chant, accordéon) et Jean-Philippe Reny (chant, banjo, violon, autoharpe) s’intéresse ces jours-ci aux premiers balbutiements de la musique folklorique américaine.
Pour Gabrielle, qui participe aussi avec Jean-Philippe à l’Ensemble Strada et au groupe Serre l’Écoute, c’est un vieux rêve qui se réalise. "Je pense qu’on avait tous une espèce de désir secret de faire cette musique-là, confie-t-elle. C’est une musique très conviviale, très détendue et de très bonne humeur; ce n’est pas quelque chose de lourd ou de difficile d’approche", poursuit-elle, ajoutant trouver des plus intéressants l’aspect historique de l’exercice. "Le vieux folk américain, c’est à la fois ce qui a donné naissance au jazz, au blues puis au country. Retourner à la base de tout ça, c’est retourner à quelque chose qui nous touchait tous dans sa version plus moderne, alors on a décidé d’aller voir ce qu’il y avait en amont de ça…"
Bien sûr, un tel répertoire n’est pas des plus accessibles et requiert un effort considérable de recherche, d’interprétation, voire même d’intuition. "Une grosse partie du travail réside dans l’écoute d’archives et la recherche de différentes versions pour voir comment ça se jouait, rapporte Jean-Philippe. Le but, ce n’est pas nécessairement de recréer ces techniques, mais de se laisser influencer et imprégner par ces versions-là pour voir comment ces vieux musiciens arrivaient à leur façon à faire quelque chose de pas nécessairement enseigné ou enseignable. En tant que musiciens, on essaie d’acquérir ou de réinterpréter à notre façon toutes sortes de couleurs et de sensibilités, et c’est ça qui est intéressant…" "On ne cherche pas quelque chose de propre à tout prix, au contraire, enchaîne Gabrielle. On veut aller voir c’est quoi cette saleté particulière qui donne cette énergie-là à la musique. Et c’est toujours comme ça avec la tradition orale; ce ne sont pas des choses qui s’enseignent, ce sont des choses qui se "catchent", qui s’attrapent au vol; tu bûches puis tu finis par l’avoir et le comprendre, mais il faut le faire. Il n’y a pas d’école de old-time, ça n’existe pas vraiment. Et je pense que notre projet, c’est vraiment d’essayer de comprendre ça en le pratiquant le plus possible…" À voir si vous aimez The Carter Family, Bill Monroe, The New Lost City Ramblers, The Delmore Brothers.
Les 22 et 23 septembre
À l’Intendant
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