Marie-Josée Lord : Volcan tranquille
La soprano Marie-Josée Lord revient à l’Opéra de Montréal avec une voix nouvelle, et plus en forme que jamais!
La dernière fois que j’avais parlé à Marie-Josée Lord, à l’été 2005, elle s’apprêtait à partir pour l’Angleterre afin de participer au prestigieux concours BBC Cardiff Singers of the World, où elle était la seule représentante du Canada. Un voyage qui a changé quelque chose. "Ça s’est bien passé, même si je ne me suis pas rendue en finale. Le seul fait d’avoir été sélectionnée parmi les 25 participants (sur 700!), c’était déjà quelque chose. Mais au retour, j’ai fait une grosse remise en question… Le niveau international, les rencontres, comme celle avec la mezzo américaine Marilyn Horne, qui était membre du jury, et Elly Ameling aussi; en général, leurs commentaires étaient très bons, mais il y avait quand même quelque chose. De retour à Montréal, j’ai passé tout le mois de juillet à pleurer! Pas parce que je n’avais pas été finaliste, mais parce que je n’arrivais pas à mettre le doigt sur ce que je devais régler pour passer à un niveau supérieur."
Marie-Josée Lord sait bien que c’est dans les petits détails que réside la différence entre une bonne voix et une grande voix… "On m’a recommandé plusieurs spécialistes aux États-Unis, mais j’ai finalement trouvé quelqu’un ici à Montréal: Lucette Tremblay, une femme extraordinaire! Elle fait de la correction vocale, et j’en avais bien besoin, puisque depuis Starmania symphonique, je faisais constamment des extinctions de voix! Elle m’a beaucoup aidée, immédiatement, et aujourd’hui ma voix a déjà beaucoup changé."
Marie-Josée Lord avait besoin d’être en bonne forme, avec un rôle dans L’Étoile à l’Opéra de Montréal en novembre et une participation au Gala de la compagnie en décembre, un récital à l’OSM et un opéra avec I Musici en mars, la Neuvième de Beethoven et Les Sept Paroles du Christ en avril, l’OSQ et l’OMGM en juillet, bref! Pas beaucoup de repos en vue. La revoici néanmoins en pleine forme pour enfiler le costume de Soeur Angelica, dans l’un des trois opéras en un acte que Puccini a réunis dans son Triptyque (Il Trittico), et dont l’Opéra de Montréal présente deux extraits, l’autre étant Il Tabarro. Marie-Josée Lord a déjà chanté le rôle-titre de Suor Angelica au Conservatoire de Québec, avant de s’installer à Montréal: "Oui, mais de le refaire ici, c’est un autre monde, complètement! Comme si je le faisais pour la première fois. C’est un rôle qui est tout en retenue, l’histoire tragique d’une princesse qui est au couvent pour expier une faute, et non par choix; elle s’y résigne, mais elle est un volcan tranquille, qui se contrôle et se retient d’exploser…" Il y a longtemps que Marie-Josée Lord se retient elle aussi, mais elle nous promet un enregistrement de disque pour 2007!
Jean-Marie Zeitouni dirige l’Orchestre symphonique de Montréal et le Choeur de l’Opéra de Montréal. Suor Angelica est une production de l’Opéra de Montréal (mise en scène d’Alain Gauthier). Il Tabarro, présenté en première à la compagnie, est une production de la Canadian Opera Company.
Les 23, 27, 30 septembre et le 5 octobre
À la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
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