Meligrove Band : Le grand saut
Musique

Meligrove Band : Le grand saut

Il s’en est fallu de peu pour que le Meligrove Band disparaisse prématurément. Mais en écrivant ce qu’il croyait être ses dernières pièces, Jason Nunes composait l’album qui allait véritablement lancer son groupe.

Après Stars and Guitars (Ductape, 2000) et Let It Grow (Endearing, 2002), une période embrouillée attendait Jason Nunes (voix, guitare, clavier) et, par ricochet, ses camarades du Meligrove Band, Michael Small (basse), Darcy Rego (batterie) et Andrew Scott (guitare, clavier). "J’en étais à ce point où tout le monde en vient au moins une fois dans son existence, où tu sens que tu dois grandir, te demander ce que tu veux faire dans la vie et toutes ces questions merdiques", rapporte un Nunes fraîchement éveillé au lendemain d’une soirée de guitare au sein de By Divine Right, dont le meneur José Contreras a réalisé cet album qui aurait pu ne jamais voir le jour, Planets Conspire (V2). "À cette époque, je me demandais ce qu’était la musique pour moi; un hobby ou bien une carrière. Car faire de la musique sa carrière, c’est foutrement effrayant", lance-t-il, insistant sur l’extrême incertitude du milieu et les nombreux sacrifices nécessaires. "Ce qui m’a fait changer d’idée, c’est la réaction à nos nouvelles chansons, poursuit-il. J’avais un peu abandonné l’idée d’être dans un groupe, mais en même temps, je ne pouvais m’arrêter d’écrire de la musique. Quand j’ai montré les pièces aux membres du groupe, ils les ont appréciées et ont été heureux de m’aider à enregistrer ce que je croyais bien être mes dernières chansons, qui allaient se retrouver sur un petit EP et c’est tout…" Mais les patrons de V2 ont rapidement eu d’autres plans pour ces morceaux. "Cela m’a encouragé et m’a fait changer d’avis sur tout, confie Nunes. Soudainement, le groupe était tout ce que j’avais toujours voulu faire et c’est tout ce à quoi j’aspire maintenant…"

Comme cela survient fréquemment, la rencontre d’un nouvel instrument apporte une énergie créatrice toute renouvelée. Si la six cordes était auparavant son outil premier de composition, les morceaux de Planets Conspire sont nés du clavier. "Le piano est très inspirant, car je ne le comprends pas aussi bien, explique-t-il. Quand j’ai commencé à en jouer, ça m’était si étranger que je ne savais pas du tout ce que je faisais; j’étais seulement en mesure de trouver que cela sonnait bien ou non. Et c’est tellement plus inspirant!"

Au très regretté Kashmir en avril dernier, on avait pu constater l’aisance avec laquelle Nunes martelait les touches, soutenu par ses solides compères. L’on a alors compris pourquoi Contreras avait souhaité enregistrer l’album en direct. "On a eu tellement de plaisir quand on a joué à Québec; c’était dément! On n’aurait jamais pu prévoir ça. C’était le premier concert de notre tournée avec les Constantines et on se disait que peut-être leurs fans allaient être un peu étranges et qu’ils souhaiteraient les entendre eux et personne d’autre, mais c’était génial; on était la première partie et on a eu un rappel! rigole-t-il. On a eu beaucoup de plaisir; il y avait une si belle énergie dans ce club ce soir-là; c’était facile de donner un bon concert…" Parions sur une vibrante récidive. À écouter si vous aimez The Beatles, The Flaming Lips, Ben Folds et Led Zeppelin.

Le 24 septembre, avec The Diamond Sea
À l’Arlequin
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