Cat Empire : L’année du chat
Cat Empire n’a qu’un but en tête: conquérir le monde et rendre chacun de nous un peu plus heureux. Bénis soient ces messagers du party qui entament une nouvelle tournée.
Désopilants, irrésistibles, désinvoltes et fondamentalement heureux, les six Australiens de Cat Empire forment un groupe inouï, littéralement inédit, avec un album canon, Two Shoes, qui est, à n’en point douter, une des révélations de l’année 2006.
Il est huit heures du soir à Montréal et dix heures du matin à Melbourne. Félix Riebl décroche le téléphone avec une voix endormie et m’explique qu’il est encore très tôt là-bas, en Australie. Forcément. Le Cat Empire a joué la veille dans sa ville son premier concert d’une longue tournée. Il va sans dire qu’ils ont mis le feu à la place, comme à leur habitude. Et cela a dû se terminer fort tard dans le délire et la béatitude. Cela dit, la ligne est vraiment mauvaise, on a l’impression de se parler de l’autre bout du monde. Il va bien falloir que quelqu’un nous explique comment cet album fou, fou, fou et résolument moderne a été enregistré à La Havane, dans ce studio vétuste et décrépit que l’on peut voir dans Buena Vista Social Club, avec un sextette australien flamenco rock soul hip-hop jazz latin rescapé de la tourista?
"C’est drôle à dire, explique Félix, mais la véritable raison pour laquelle on a enregistré ce disque à Cuba, c’est parce qu’on voulait tous aller là-bas et avoir du bon temps. Je vous assure que ça n’est vraiment pas très loin de la vérité. Sauf que, ce qu’il faut que les gens sachent, c’est qu’au studio Egrem, on avait juste la pièce, des petits pupitres et la console. Pas de gros appareillage technique, pas même de panneaux insonorisés pour nous isoler. Personne ne parlait anglais. On n’avait pas le choix de jouer le tout live, comme sur une scène, et de livrer la marchandise."
Résultat: un des disques les plus cools et les plus drôles des dernières années, émaillé de chansons tripantes et complètement sautées comme The Car Song ou la charmante RRRHello, une salutation signée de ce sacré Félix Riebl, un conteur verbo-moteur qui fait parfois penser à Jay Kay de Jamiroquai. Explication: "C’est une de nos plus anciennes chansons. On jouait dans un bar et on draguait les filles en blaguant et en changeant les prononciations du mot "Hello"".
À la base, les gars du Cat Empire écoutent tous plein de musiques radicalement différentes. "Après, on les mélange sans hésiter et sans se poser de questions. Moi, par exemple, c’était d’abord du rock et du flamenco que je voulais faire. Mais avec la formation jazz que la plupart d’entre nous avons acquise là-bas, au College Of Arts, on part sur des trips vraiment cools."
Des bons vivants, je vous dis! En tout cas, ceux qui ne les ont pas vus au Métropolis en première partie de Bedouin Soundclash le 1er juillet dernier, ceux qui ne les ont pas vus le lendemain sur la grande scène Jeanne-Mance, vous avez tout intérêt à vous mettre à l’heure de l’empire et à vous étamper sur le front le logo de la couronne avec l’oeil de chat. Le groupe a treize dates canadiennes et les deux premières sont à Québec et Montréal.
Le 5 octobre
Au Métropolis
À écouter si vous aimez
Jamiroquai
Ojos de Brujo
Fania All Stars