François Dompierre : Retour aux sources
Nous attrapons François Dompierre au vol, entre une émission de radio et un concert avec l’Orchestre symphonique de Québec. Au programme: musique et malentendus.
Animateur de radio bien connu sur les ondes de Radio-Canada, François Dompierre est un authentique homme-orchestre: compositeur de musique pour près de 60 films et téléséries, orchestrateur, pédagogue, sans oublier son côté épicurien (souvenons-nous de son livre Les Plaisirs d’un compositeur gourmand paru en 2000).
Est-il encore besoin de rappeler que François Dompierre est à lui seul un pan de l’histoire musicale québécoise, ne serait-ce que par le nombre impressionnant d’artistes avec lesquels il a collaboré, de Félix Leclerc à Denise Filiatrault, en passant par Jacques Brel?
Le temps d’une soirée seulement, il abandonnera le retranchement des studios de radio ou ses multiples collaborations pour se retrouver seul sous les feux de la rampe pour une soirée intitulée François Dompierre se raconte en musique…et autrement au Centre d’arts Orford.
L’événement revêt une importance particulière pour lui, car il s’agira d’une première pour ce compositeur qui, le temps d’une soirée, se transformera en soliste. Et puis François Dompierre est lui-même un ancien stagiaire d’Orford, du temps où Gilles Lefebvre (qui a donné son nom à la principale salle du Centre) en présidait encore les destinées. Dans ce concert, il se racontera en paroles et musiques, le concept de la soirée tenant à la fois du récital – puisqu’il chantera -, de la communication et du spectacle. Notons aussi que les profits de cette soirée serviront au financement des activités du Centre d’arts.
Au bout du fil, le volubile animateur ne cache pas que cette proposition qu’on lui avait faite lui semblait tenir du malentendu. "Au départ, lorsque Sophie Galaise, la directrice du Centre d’arts, m’a contacté, je me disais que je n’avais pas ma place dans une série consacrée au piano, à côté d’Oliver Jones et Marc-André Hamelin, géants dans leurs genres respectifs. Elle m’a cependant répondu que c’est exactement ce qu’elle voulait: de la diversité et trois visions distinctes du piano."
"Et puis, il y a beaucoup de gens qui me croient pianiste, alors que je me considère principalement comme un compositeur. J’ai cessé très jeune de répéter le répertoire pour me consacrer à la composition. Il est vrai que je tâtais parfois du piano afin de vérifier des idées harmoniques nées sur une portée de papier, mais j’ai aussi composé beaucoup de musiques sans piano."
On lui fait alors remarquer que l’organisation même de la soirée – François Dompierre seul au piano – ne risque pas de dissiper le paradoxe, mais de le conforter. Un rire franc se fait aussitôt entendre en ligne. "Disons que depuis sept ans, grâce à mon ami Alain Lefèvre, j’ai retrouvé le plaisir de jouer du répertoire; je dirais même que j’ai retrouvé cette vision de l’enfance de la musique. Et plus encore que nos approches de mélodistes, nous partageons tous deux cette approche commune qui refuse que la musique classique ne soit accessible qu’à l’élite parce que la musique, c’est aussi de la communication."
Et si la soirée devait s’avérer un succès public et critique, accepterait-il de présenter de nouveau ce concert ? "Volontiers!"
Le 6 octobre à 20h
Au Centre d’arts Orford