Pony Up! : Pur sang
Pony Up! débarque à Pop Montréal avec un album étonnant de maturité et une tournée australienne derrière la cravache. De quoi faire taire les ragots…
Il s’en est dit et écrit des choses sur ce quatuor féminin anglo-montréalais. Et pas toujours des belles d’ailleurs… Vrai que lorsqu’on fait parler de soi dans des publications comme Spin ou Rolling Stone alors qu’on n’a toujours pas d’album et très peu d’expérience de scène, il y a de quoi éveiller les soupçons. Vrai aussi que lorsqu’on peut compter sur l’appui et les encouragements d’un type de l’envergure de l’Australien Ben Lee, on peut susciter une certaine jalousie. Mais voilà qu’avec la sortie de leur premier album complet, le bien nommé Make Love to the Judges With Your Eyes, les ragots se sont tus et la médisance semble avoir fait place au respect.
Jointe au beau milieu de leur première tournée australienne, la chanteuse et claviériste Laura Wills, tout en se disant un peu troublée par cette mode masculine australienne des jeans hyperajustés, porte un regard plutôt serein sur cet épisode houleux de leur carrière: "De toute évidence, l’attention médiatique qu’on a eue a finalement été positive. C’est ce qui a fait qu’on s’est rendu où l’on est maintenant. Quant à savoir si les choses se sont déroulées trop vite pour nous, c’est plutôt drôle, parce que le dernier journaliste à qui j’ai parlé m’a demandé si je trouvais ça frustrant de faire partie d’un groupe depuis cinq ans dont tous les membres doivent encore conserver leurs jobs de jour… L’exposition médiatique et le succès, c’est très relatif… Et notre album n’est en rien une réponse aux détracteurs de nos débuts. Ce serait leur donner beaucoup trop de crédit."
Quoi qu’il en soit, Make Love to the Judges With Your Eyes (titre inspiré des compétitions de beauté chevalines, cette phrase que les éleveurs chuchoteraient aux oreilles des chevaux est devenue le mot d’ordre de Pony Up! avant chaque concert) représente une évolution plus que palpable par rapport au premier maxi de la formation. On y sent une plus grande maturité pop et une cohésion musicale accrue. Les chansons, plus douces, souvent tristes et mélancoliques, y gagnent en intimité. Cette absence de pudeur vis-à-vis des émotions est-il un ingrédient essentiel de ce que Pony Up! a dorénavant envie d’offrir à son public? Laura confirme: "Nous écrivons et évoluons continuellement, et c’est ce qui en est ressorti. Nous essayons d’être ouvertes et franches, parce que c’est plus intéressant et stimulant pour nous. Je pense que l’honnêteté est un défi beaucoup plus grand que l’intelligence. Et honnêtement, qui n’aime pas voir une jolie fille pleurer?"
Et l’importance de Ben Lee dans l’évolution de leur carrière? Qu’ont-elles bien pu faire à celui qu’elles ont rencontré après un de ses concerts à Montréal, lui servant de guides touristiques le temps d’une journée, pour qu’il décide de les prendre sous son aile via son étiquette de disques Ten Fingers, une filiale de la californienne Dim Mak? "On lui a promis nos premiers nés, ainsi que nos organes vitaux lorsque nous décéderons… ou même avant s’il en avait besoin!" De quoi repartir le bal des ragots…
Le 6 octobre
Avec The Golden Dogs, Le Husky et Kickers
À L’Hémisphère Gauche
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