Tokyo Police Club : Battre le fer
Musique

Tokyo Police Club : Battre le fer

La formation Tokyo Police Club existe depuis à peine un an, mais son rock accrocheur aux inclinations post-punk fait déjà dresser bien des oreilles. Entretien avec le bassiste, chanteur et décrocheur David Monks.

En fait, David Monks (voix, basse), Josh Hook (guitare), Graham Wright (clavier, voix) et Greg Alsop (batterie) s’étaient déjà trouvés au sein d’un même groupe auparavant. Mais à l’été 2005, s’ennuyant de jouer ensemble, les quatre musiciens de Newmarket (banlieue nord de Toronto ayant aussi engendré les formations Glass Tiger et Serial Joe) se retrouvaient pour écrire des chansons et donner quelques spectacles dans les alentours.

L’essoufflement de la saison estivale laissait toutefois présager la fin de la récréation sonore et un retour aux études pour les rockeurs aujourd’hui âgés de 19 à 21 ans. Mais une invitation à jouer au festival Pop Montréal allait changer la donne et lancer le Tokyo Police Club. "C’est là que tout a démarré pour nous, car c’est par là qu’on a trouvé notre label, Paper Bag", rapporte Monks après avoir dressé un bilan positif de la récente tournée de 10 concerts aux États-Unis avec le trio Enon, de Brooklyn. "C’est à partir du Pop Montréal que les gens ont commencé à entendre parler de nous, poursuit-il. Depuis, on a fait le EP et on a tourné pas mal!"

Le dit EP, réalisé par Jon Drew (batteur d’Uncut) et intitulé A Lesson in Crime, a été lancé en avril dernier. Si les 7 pièces s’enfilent en moins de 17 maigres minutes, bien, c’est pour qu’on puisse mieux les réécouter sur-le-champ! Car outre son exécution énergique et ses mélodies très accrocheuses, la jeune troupe parvient à rassembler une panoplie d’influences rafraîchissantes, issues essentiellement de l’indie pop et du post-punk, tout en générant une mouture bien à elle. Les arrangements se font particulièrement stimulants, les singulières partitions de guitares et de claviers venant s’appuyer sur une solide section rythmique. "Au départ, les pièces peuvent ressembler à des chansons folk", nous surprend Monks, confiant écrire l’essentiel des morceaux au piano ou à la guitare rythmique. Apprendre que l’outil de création principal se trouve quasiment absent du résultat final allait requérir des éclaircissements supplémentaires. "On se sert de la guitare rythmique pour la construction, pour donner une structure ou une fondation au morceau. On rajoute ensuite toutes sortes de trucs autour, puis on enlève la guitare rythmique à la fin. Il reste alors une sorte de coquille de la chanson, illustre-t-il. C’est un peu une forme d’architecture, je présume…"

Afin de se lancer à pieds joints dans l’aventure, Monks, qui fréquentait l’Université McGill au moment où tout voulait décoller, aura dû prendre une importante décision. "J’ai choisi de quitter l’école, de déménager à Toronto et de me consacrer au groupe à plein temps; ça s’est fait très rapidement, relate-t-il. C’était une décision difficile, mais je savais très bien que je voulais jouer dans un groupe. C’est quand même un geste assez risqué de quitter l’université pour se consacrer à la musique; j’ai fait ça un peu sur un coup de tête, mais je dois dire que je suis très heureux de l’avoir fait!"

Le 6 octobre dès 21h30
À l’Arlequin, avec Lesbo Vrouven et Beirut
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