Bloodshot Bill : Lonesome cowboy
Bloodshot Bill, l’homme-orchestre montréalais qui fait du rockabilly bien sale et graisseux est en ville pour un petit bout de temps avant de se rembarquer pour une énième tournée. Rencontre avec un cas à part.
Il y a déjà quelques années que la rumeur circule. Bloodshot Bill, un homme-orchestre montréalais avec un nom tout droit sorti d’une bédé terreuse ou d’un western spaghetti, fait du rockabilly trash et graisseux comme un damné, en vrai sauvage. Seul sur scène avec cette guitare qu’il malmène, un hi-hat et son bass drum, Derek, de son vrai nom, passe sa vie en tournée et revient parfois chez lui, à Montréal, pour nous asséner quelques shows endiablés. Comme au Café Campus avant Heavy Trash il y a plus d’un mois. Comme à la plus récente édition du Red Hot and Blue, week-end rockabilly de Saint-Hyacinthe qui avait lieu en fin de semaine passée. Comme au dernier FMEAT (Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue), spectacle pour lequel il s’est d’ailleurs mérité le prix Télé-Québec, qui l’amènera à se produire cet automne sur le plateau de Belle et Bum. "J’sais pas ce que c’est exactement. On m’a dit que c’était une émission de télé avec un hôte, Normand quelque chose, qui vient jouer avec toi."
Qu’on se comprenne bien: on a affaire ici à un cas. À un type qui, sur scène, se démène comme une manne dans une boîte de Cracker Jack. Bloodshot, en feu, sue, crache, grogne, geint, fait tous les temps. Étonnant contraste que d’avoir ce grand gars de 30 ans calme et posé devant soi: "Faut croire que toute cette énergie passe dans mes shows… Je sais pas ce que je ferais sans ça."
Toujours sur la go, Bloodshot Bill enflamme les scènes d’Europe et d’Amérique, qu’elles soient familières avec le rockabilly ou pas. "J’aime être seul. Je voyage en train avec ma guitare et un grand sac qui contient mes affaires et quelques disques. (…) D’ailleurs, je me fous un peu des labels et des réseaux de distribution. Je voyage tellement que j’emmène les disques moi-même sur place. De temps en temps, j’en sors un sous un label, en autant que ça soit pas trop compliqué."
Derek ne se sent pas très attaché aux clichés entourant la culture rockabilly: "J’essaie juste d’être moi-même. Je n’essaie pas d’avoir l’air tough, ce qui m’apparaît être un grand signe d’insécurité. Les gars finissent tous par avoir les mêmes tatous, je comprends pas le trip… Sois toi-même, fais don’ ce qui te rend heureux."
Et tous ces genres musicaux qui finissent par "billy", qu’en pense notre intéressé? "Il y a d’abord le hillbilly, qui est encore plus primitif que le country. Traditionnellement, les Blancs en jouaient et les Noirs faisaient du rythm’n blues. Les deux se sont fusionnés et ça a donné le rockabilly. Quant au psychobilly, c’est supposé être du rockabilly psychotique et sauvage. Y’en a plusieurs qui se croient bien originaux et qui veulent s’inscrire dans cette lignée. Ce qu’ils font finit par être mainstream et moi, je suis pas un grand fan. C’est juste du heavy metal avec une upright bass et une mauvaise coupe de cheveux. Il y en a bien quelques-uns de bons, mais disons qu’à 99 %, c’est très mauvais. Moi, ce que je fais, j’appelle ça du "greasy rock’n roll". D’ailleurs, mon dernier album s’intitule Trashy, Greasy Rock’n Roll." www.bloodshotbill.com pour le commander.
Le 14 octobre
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