Kobayashi : Les suspects habituels
Le groupe montréalais Kobayashi offre un heureux mélange de jazz, de funk, de hip-hop et d’électronica. Le saxophoniste Josh Geary trace avec nous le portrait d’une formation très éclectique.
La musique de Kobayashi s’inscrit dans un mouvement dont les origines remontent au début des années 90 et dont les expressions sont multiples: le funk de Jamiroquai et d’Erikah Badu, la scène dance et le trip-hop du Royaume-Uni, les rappeurs américains. Les futurs membres de Kobayashi écoutent Herbaliser et Mos Def.
Vers la fin des années 90, la scène du ska du West Island est effervescente. Le guitariste Evan Melnyk et le saxophoniste Franco Proietti jouent pour Doc Blinkey. À ce moment, les frontières entre les différents styles de musique pop tendent à éclater plus que jamais. Melnyk et Proietti décident de fonder un groupe auquel se joindra le saxophoniste Josh Geary. Celui-ci explique le contexte dans lequel est né Kobayashi: "La vague ska était énorme à Montréal. Medeski, Martin et Wood ont exercé une grande influence sur nous. Y’avait aussi Jazz Pharmacy. Nous aimions tous vraiment le jazz".
Le nom de Kobayashi s’inspire de The Usual Suspects. Les membres du groupe ne renieraient certainement pas la filiation avec le personnage central du film, Kaiser Sose: "Nous sommes tous des fans de ce film, et du cinéma en général. D’ailleurs, nous commençons à incorporer l’aspect visuel dans nos performances. Des amis en design visuel ont créé pour nous deux montages et la réaction des gens a été très bonne".
La présence de Kobayashi au Festival international de jazz en 2003 donne au groupe son premier envol. Depuis, la formation a partagé la scène avec Karl Denson, DJ Greyboy, Metalwood, et surtout réalisé l’album Strange Lights And Resolutions: "Sur les deux EP, nous avions eu tendance à présenter un style différent à chaque pièce, à donner un éventail de ce que nous faisions. Depuis, nous avons cherché à améliorer les compositions, les arrangements. Strange Lights And Resolutions offre plus de cohésion, le son est plus rond, plus raffiné".
Kobayashi compte toujours dans ses rangs Radu Falcon (contrebasse, basse électrique), Josh Geary (saxophone ténor), Evan Melnyk (tables tournantes, laptop), Franco Proietti (sax alto, flûte, melodica), Chris Tauchner (claviers). Eva Desmarteau (voix) et Louis-Étienne Drouin (batterie) se sont récemment joints à l’édition actuelle. Le groupe met beaucoup l’accent sur les compositions et essaie de trouver un équilibre entre la voix, le clavier et les cuivres, les tables tournantes et la section rythmique: "À sept, y’a beaucoup d’influences, c’est dur, mais on essaie de balancer. Chris et Radu amènent une idée. Deux, trois accords. Puis, chacun donne des suggestions. C’est vraiment un travail de groupe. Nous sommes en train d’écrire de nouvelles pièces. L’influence du jazz reste majeure. Présentement, j’écoute les derniers disques de John Coltrane et l’album de Miles Davis Live at the Fillmore. Je m’intéresse au son du début des années 70".
Le 13 octobre
À l’Olympia
Dans le cadre du Nujaz festival
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Karl Denson
DJ Greyboy
Metalwood
Patrick Watson