Matisyahu
Matisyahu? Une véritable tornade à barbe! C’est l’image qui nous est restée du bonhomme, après que nous l’ayons vu mettre le Petit Campus sens dessus dessous, à Pop Montréal, il y a deux ans. Juif hassidique originaire de la Pennsylvanie, le musico marie messages spirituels traditionnels et rythmes reggae pur chanvre – sa palette inclut également un soupçon de hip-hop, et d’autres choses encore. Sur scène, ça dépote en diable. Il faut voir et entendre le mec jouer au beatbox humain… Flanqué de ses Roots Tonic, Matisyahu présentera les chansons de Youth, son deuxième disque studio, produit par Bill Laswell (le programme, plus poli que celui du premier album, gagnera sans doute en muscle lorsque livré live). Cette fois, vu les dimensions de la salle retenue, on pourra danser sans se piler sur les doigts de pieds. Au Métropolis, le 19 octobre. (M. Defoy)
Madeleine Peyroux
Madeleine Peyroux vient de faire paraître Half The Perfect World, sans doute son plus bel album, sûrement le plus accompli. Il reflète un lent mûrissement et lui permet d’entrer dans les ligues majeures. Elle délaisse le répertoire des années 30, associé à Bessie Smith et à Billie Holiday, et explore un univers plus large en grande partie fondé sur le folk contemporain. Plus de compositions, dont les textes révèlent une maîtrise de plus en plus grande. Des versions personnelles de grandes chansons: Smile (Charlie Chaplin), Everybody’s Talkin’ (Fred Neil), River (Joni Mitchell), Blue Alert (Leonard Cohen/Anjani). Un quatuor à cordes sert parfaitement La Javanaise (Serge Gainsbourg) et une grande chanson de Peyroux, Once In A While, qui décrit à merveille son cheminement. Elle présente à Montréal les chansons d’un nouvel album empreint de sérénité, de joie. Le 19 octobre au Théâtre Outremont. (D. Lelièvre)
Fredric Gary Comeau
En août dernier, pendant la canicule, Fredric Gary Comeau lançait un très bel album cent pour cent franco, une première pour lui: Ève rêve. Il y a là-dedans de grandes chansons folk, chaudes, sensuelles à souhait. La voix du chanteur acadien se mêle par endroits à celle de Marie-Jo Thério. La lenteur est de mise. Un tel cd se savoure en prenant son temps, une fois que les avalanches de la rentrée et l’excitation estivale se tassent pour laisser place à autre chose. Le goût de la contemplation, du rêve, ainsi que le chante si bien Comeau. Pour sa rentrée montréalaise, il s’installe au Lion d’Or l’espace d’une soirée, accompagné du réalisateur d’Ève rêve, François Lalonde, à la batterie, et de deux autres musiciens. C’est l’automne, la saison de Comeau. Le 17 octobre. (F. Hébert)
Jolie Holland
On avait découvert la Texane Jolie Holland avec Catalpa en 2003. Vint ensuite l’enveloppant Escondida (Anti-, 2004), premier effort enregistré en studio, et puis, cette année en mai, elle y allait d’un troisième opus, au titre délicieux: Springtime Can Kill You. On a souvent rapproché cette rouquine de la grande Billie Holiday, et pour cause; la jeune auteure-compositrice, fan finie de Willie Nelson, chante ses étranges historiettes d’amours ébréchées avec une voix intemporelle, très suave, proche de celle de Holiday. Ces petites confidences, elle nous les glisse à l’oreille dans de charmantes ritournelles gentiment surannées, pétries de jazz, de blues et de folk, des racines de la musique américaine. La protégée de Tom Waits vient envoûter le National le 15 octobre. (M. H. Poitras)
TV On the Radio
Partout on parle de Return To Cookie Mountain comme l’un des albums qui se hisseront au sommet des listes des meilleures parutions de 2006. Avec raison. Et plus on réécoute ce disque paru ici il y a quelques semaines (et plus tôt cet été en Europe), plus on s’en trouve épris. Depuis Desperate Youth, Blood Thirsty Babes en 2004, le chanteur Tunde Adebimpe et ses confrères de TV On the Radio ont fait un bon énorme. Ils tissent avec encore plus de finesse un rock complexe aux mélodies vertigineuses et aux influences disparates (blues, jazz, soul, gospel, etc.). Le combo de Brooklyn sera précédé de Grizzly Bear, un groupe au son "indie-acoustique" à propos duquel on commence à entendre le plus grand bien. Le vendredi 13 octobre au National. (C. Risler)