Michel Rivard : Le goût de l’O(SM)
Son nom est Michel Rivard, et voici son concert symphonique. Concept ennuyeux? Méfiez-vous du grand orchestre!
La série des Week-ends pop de l’OSM s’ouvre avec un Michel Rivard qui propose de nouveaux enrobages pour ses chansons naïves. Ce ne sera pas la première fois que les chansons de Rivard sont propulsées par un grand orchestre, mais cette fois-ci, pas de bassiste, de batteur ou d’autre transfuge du Flybin Band, bref, pas de passe-droit, le chanteur sera fin seul avec l’orchestre. "C’est la différence majeure par rapport à mes expériences précédentes, expliquait-il à l’occasion de l’annonce du concert; cette fois-ci, dès que l’invitation est arrivée, j’ai eu le goût de plonger. Ce n’est pas que je n’aime plus mes musiciens, au contraire, mais comme je suis un grand amateur de musique symphonique, et un fan de l’OSM, je n’avais pas le goût de les reléguer à un simple rôle d’accompagnateur jouant par-dessus des arrangements pop connus, pour offrir aux gens une véritable relecture de mes chansons où l’orchestre pourra être apprécié à sa pleine mesure."
Grand amateur de musique symphonique? "Ha! Quand j’étais petit, j’ai usé les symphonies de Beethoven, j’aime aussi beaucoup Mahler et aussi Olivier Messiaen. J’étais d’ailleurs dans la salle lorsque Nagano a dirigé la musique de Messiaen l’année dernière. J’étais ravi!" Mais Rivard, le compositeur, n’a-t-il jamais eu le goût d’écrire directement pour un orchestre symphonique? "Non, parce que j’ai heureusement la sagesse et l’humilité de connaître mes limites!
"Lorsque ça dépasse une ou deux guitares, une basse et un clavier, mes talents d’arrangeur sont assez limités… Avec le temps, bien sûr, les idées de projets se multiplient et on voudrait tout faire, mais on se rend compte aussi que l’on aime surtout faire ce que l’on fait bien. Pour moi, composer une chanson simple, avec une structure harmonique et des mots simples, c’est ce que j’aime faire."
Les nouveaux habits de ces chansons bien connues sont donc confectionnés par Blair Thompson, avec qui Rivard collabore depuis quelque temps: "Je pense que je vais contribuer à le faire connaître par pas mal de monde avec ce spectacle! C’est quelqu’un dont je respecte beaucoup le talent depuis plusieurs années. Un Torontois débarqué ici par amour et qui doit un peu se refaire une carrière. J’ai beaucoup d’affinités avec lui sur le plan musical, alors c’est l’occasion de mettre notre amitié au service d’un projet. Il peut avoir des idées très flyées dans ses arrangements… L’idée, c’est d’épurer les chansons, d’aller à l’essentiel, puis, de les réécrire pour orchestre." Il faut noter que c’est Jean-François Rivest qui dirigera l’OSM (à l’Orchestre symphonique de Sherbrooke, le 10 novembre, et à l’Orchestre symphonique de Québec, les 17 et 18 novembre, ce sera Stéphane Laforest).
Ce genre de grand projet mériterait de laisser une trace, mais ceux qui préfèrent attendre le disque pourraient attendre longtemps… "Il n’est pas question d’enregistrer ces concerts-là, mais, sans jurer de rien, je peux dire que ce serait certainement souhaitable que ces arrangements puissent être gravés." D’autant plus que dans ce nouveau regard sur son répertoire se glisseront aussi deux chansons toutes nouvelles.
Les 13 et 14 octobre
À la salle Wilfrid-Pelletier
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À écouter si vous aimez
AV: La Symphonie du Québec (CD)
Diane Dufresne: Symphonique n’roll (DVD, Imavision)