Paule-Andrée Cassidy : Hors piste
Paule-Andrée Cassidy lance un 4e album intitulé Métis, recueil de chansons aux échos de voyages, d’hybridation de cultures et de rencontres marquantes. Entretien avec une passionnée.
Quatre ans après la sortie de Lever du jour, album lui ayant fait remporter le Grand Prix du disque de l’Académie Charles Cros et le Prix du Haut Conseil de la Francophonie, l’interprète de Québec Paule-Andrée Cassidy lance un 4e essai intitulé Métis, délivrant 14 plages à cheval entre chanson française et folk américain. Cette heureuse fusion résulte d’une rencontre déterminante avec Reggie Brassard (du duo Ivy et Reggie), signant six morceaux de l’album. "Ce que j’aime avec Reggie, c’est que j’ai l’impression de pouvoir à la fois être dans mes souliers et à la fois me renouveler puis aller ailleurs, rapporte la principale intéressée. Puis il a une vraie passion des mots et de la littérature, alors on se retrouve là-dedans", ajoute-t-elle, soulignant l’échange de nombreux bouquins au cours du processus créatif. "En même temps, il a une culture bien différente de la mienne, plus proche de ce qu’on appelle la musique américaine: Tom Waits, Dylan, Johnny Cash… Moi, ce n’est pas ce que j’écoute en premier; ce n’est pas là-dedans que j’ai grandi et ce n’est pas vers ça que je vais naturellement. Mais Reggie est capable de partir de cette culture-là et de l’amener à nous en français… Moi, je viens d’une culture beaucoup plus française, mais comme on se rejoint par les mots, ça fait justement une forme de métissage qui, moi, m’amène sur un autre terrain, mais vers quelque chose qui m’habite aussi quelque part. C’est extrêmement stimulant!"
Pondre un disque dans le sillage du succès remporté par Lever du jour ne se fait bien sûr pas sans une certaine forme de pression. Mais une pression constructive. "La pression, je l’ai sentie avant de commencer, avant de faire mes choix, avant de décider de faire autre chose et d’explorer, avant la rencontre avec Reggie, explique l’artiste. Car je ne voulais pas me répéter ou faire un "sous-Lever du jour", et c’est en fait cette pression qui m’a amenée à aller ailleurs", poursuit celle ayant pu compter sur l’apport de nombreux collaborateurs tels Les Charbonniers de l’enfer, Bïa et Yves Desrosiers, sans oublier sa fille Lou-Adriane. Si éviter la répétition demeurait impératif, concilier avec cohérence les différents genres musicaux et les touches particulières de chacun de ces invités constituait un autre défi de taille. "La cohérence sur un album est particulièrement importante, admet Cassidy. Elle est importante dans un spectacle aussi, sauf qu’en concert, on est là pour faire les liens, parler entre les chansons et rapprocher des choses qui des fois pourraient paraître éloignées… Mais sur un album, il n’y a pas ça; il faut que la cohérence se fasse toute seule, alors c’était important d’avoir des choses qui se tenaient bien ensemble. Et ce qui nous est apparu clair, ce qu’on voulait faire ressortir, c’était le côté plus folk ou américain; c’est ce qui semblait le plus cohérent, l’aspect le plus fort à exploiter pour l’album." En concert près de chez vous au printemps 2007.
Paule-Andrée Cassidy
Métis
(Trilogie Musique/Sélect)