Festival de la musique sacrée de l’Outaouais : La musique des âges
Le Festival de la musique sacrée de l’Outaouais ouvre ses horizons sur le monde, à la veille de célébrer son 10e anniversaire. Survol de la programmation avec sa présidente, Elisabeth Delaporte.
Sans qu’une thématique bien précise y soit rattachée, le Festival de musique sacrée de l’Outaouais (FMSO) vise d’abord et avant tout à accueillir des musiques du monde entier, et la neuvième édition remplit cet objectif.
Parmi les incontournables de la programmation, il y a certainement ce concert de musique polonaise avec la soprano canadienne Maria Knapik, couvrant toutes les époques de cette musique, du Moyen Âge aux Temps modernes. Le Música Antígua d’Espagne est une des visites rares de cette édition, présentant un concert de musique des trois cultures espagnoles: juive, musulmane et chrétienne. "Apparemment, ces trois cultures cohabitaient et s’influençaient mutuellement dans l’Espagne médiévale avant la découverte de l’Amérique, et je trouve qu’en ces moments justement où elles sont en conflit, c’est tout à fait approprié", illustre la présidente.
Le People’s Gospel Choir de Montréal |
Considéré comme le grand concert du festival, en raison de ses solistes invités, le concert consacré à J.S. Bach, sous la direction de Laurence Ewashko, réunit notamment Thirteen Strings, le ténor Pascal Charbonneau et le baryton Pierre-Étienne Bergeron. Un spectacle de gospel s’est aussi taillé une place dans le programme avec le People’s Gospel Choir de Montréal. Autre concert étoile du festival, le Stabat Mater de Pergolèse avec les deux excellentes chanteuses Sonia Sasseville et Stéphanie Pothier. Les chorales seront aussi à l’honneur cette année avec le choeur de 80 jeunes chanteurs finlandais Cantores Minores ainsi que le Boni Pueri de Prague, un autre choeur d’enfants, décrit comme un véritable "trésor tchèque".
HYMNE VOCAL
En tout, quatre spectacles seront présentés dans certaines églises de chaque côté de la rivière, en plus de deux concerts offerts au Musée canadien des civilisations de Gatineau. "On essaie de s’adapter aux deux côtés de la rivière, parce qu’il faut le reconnaître, les publics traversent peu, ou pas, la rivière. Alors, certains concerts sont sélectionnés en fonction du lieu ou encore de la notoriété d’un artiste d’un côté ou de l’autre de la rive", relate la dame qui a été d’abord attirée vers la musique sacrée pour la beauté de ses textes et l’expressivité de sa musique. "Je suis une passionnée de la voix humaine, et la musique sacrée, c’est principalement de la musique qui s’élève vers le ciel, de la musique vocale. Il y a des poèmes et des textes qui expliquent un peu la spiritualité, le bien-être ou, au contraire, les angoisses existentielles", note-t-elle. Elle insiste d’ailleurs beaucoup sur le fait que sacrée ne rime pas avec lithurgique. "Souvent, on dit que la musique sacrée est une musique d’église et donc que c’est plate. Sur des textes spirituels, c’est plutôt une musique qui parle à l’âme, qui s’en remet à la recherche absolue que tout le monde a en soi finalement."
Célébrant le 10e anniversaire du festival l’an prochain, Elisabeth Delaporte compte bien en faire une édition grandiose et a l’ambition de faire le Requiem en allemand de Brahms. "Ça demande environ 120 musiciens. On a toujours voulu faire une grande oeuvre symphonique, mais on n’a pas les moyens de le faire. J’espère que ce sera possible l’an prochain", conclut-elle. Pour consulter la programmation complète du FMSO, visitez le www.sacree.qc.ca.
Du 22 au 29 octobre
En différents lieux
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