K-Os : Chaos organisé
K-Os est convaincu que le rôle d’un artiste est de créer un produit original, peu importe les difficultés. C’est pourquoi, selon lui, il faut être ouvert à tous les styles de musique susceptibles d’alimenter l’inspiration.
"De nos jours, il y a tellement de bonne musique inspirante qu’on n’a aucune raison de se répéter", maintient le rappeur de Toronto. L’artiste à l’origine de l’excellent Joyful Rebellion, paru en 2004, admet néanmoins que son nouvel album, le très justement intitulé Atlantis – Hymns for Disco, est né dans la peur. Peur de ne pas surpasser son deuxième album. Peur de décevoir ses fans. "Quand le public aime des chansons, il se les approprie, elles font en quelque sorte partie de sa vie. C’est ce qui est arrivé avec Crabbuckit et Man I Used To Be. Par extension, l’artiste fait aussi partie de la vie des gens, et je me suis demandé si je serais capable de les toucher de nouveau à travers ma musique. C’est à partir de ce moment-là que la peur s’est mise à monter. J’avais deux choix: me sauver le plus loin possible ou bien enregistrer un obscur album de musique d’avant-garde que personne n’aurait compris", raconte le sympathique Kheaven Brereton, alias K-Os.
K-Os a plutôt choisi d’écrire Atlantis – Hymns for Disco, un album où le métissage des styles est encore prépondérant. "Je me suis posé la question: "si le rap avait existé dans les années 1950, à quoi ressemblerait-il?" Si, en 1991, Chuck D et Anthrax avaient enregistré le duo Bring The Noise, avec qui Elvis aurait-il rappé? C’est ce genre de questions qui m’ont ouvert l’esprit à de nouvelles idées créatrices", explique le rappeur.
Les vannes de sa créativité se sont définitivement rouvertes après l’écriture du premier extrait de l’album, Sunday Morning. "Après avoir écrit cette pièce, je me suis senti exactement comme je me sentais en composant Joyful Rebellion. J’ai su alors que j’étais prêt. Composer un album, c’est un peu comme écrire une biographie sur soi-même. Il exprime où l’on est rendu dans notre évolution", ajoute-t-il.
Contrairement à la majorité des artistes qui ne lisent pas les articles et critiques rédigés à leur sujet, K-Os s’y intéresse énormément: "À mes yeux, K-Os, ce n’est pas moi, c’est un personnage, et j’apprends beaucoup en lisant ce qu’on dit à son sujet. D’autre part, je me dis que si les gens peuvent le critiquer, je le peux aussi. En lisant tous les textes où l’on qualifiait K-Os d’artiste hip-hop, je me suis révolté, et j’ai décidé d’être moins hip-hop en chantant davantage sur Atlantis – Hymns for Disco. C’est ma façon de dire aux gens que je peux faire ce que je veux", affirme-t-il. Les fans de rap trouveront néanmoins leur compte sur ELEctrik HeaT – the seekwiL: "Je voulais montrer aux amateurs de hip-hop que je suis encore capable de rapper", dit-il.
Puis, comme il pouvait faire ce qu’il voulait sur Atlantis – Hymns for Disco, l’artiste s’est aussi permis d’inviter quelques amis en studio. Ainsi, on peut entendre Sam Roberts et Kevin Drew de Broken Social Scene, sur Valhalla, tandis que Buck 65 et Kamau collaborent sur Ballad of Noah.
Le 26 octobre
Avec Kobi James et Uncut
Au La Tulipe
À écouter si vous aimez:
D’Angelo
India.Arie
Jully Black