Lady Sovereign : Funny lady
Musique

Lady Sovereign : Funny lady

La Londonienne Lady Sovereign s’apprête à envahir les scènes nord-américaines et débarque enfin avec un premier compact qui risque de faire des ravages. Rencontre avec la jeune tornade anglaise.

Du haut de ses 20 ans, Louise Harman, alias Lady Sovereign, ne laisse planer aucun doute sur ce qui l’agace. À l’aube de faire paraître Public Warning, un premier album complet sous la houlette du géant Def Jam (propriété de Shawn Carter, alias Jay-Z), la jeune femme refuse catégoriquement que l’on appose des étiquettes à ses créations. "Je fais de la musique, et ça s’arrête là. On tente toujours de faire un rapprochement avec le travail d’autres artistes, et ça m’énerve. J’aime bien des gens comme Salt n’Pepa et Ms. Dynamite, mais je ne suis pas nécessairement la plus grande fan de leurs oeuvres. J’aime croire que je me suis inspirée de moi-même. Jamais je ne voudrais marcher dans les traces de qui que ce soit", lance la jeune femme d’une petite voix fatiguée, à la fin d’un épuisant sprint d’entrevues.

Alors que des rumeurs circulaient depuis un certain temps voulant que la jeune dame collabore avec de grosses pointures de l’industrie (on parlait de Missy Elliott, Timbaland et The Neptunes), elle nous annonce fièrement que sa première galette ne comportera aucun featuring. "J’avais envie de faire les choses à ma manière et que l’on parle de moi plutôt que des invités-surprises. Tout le monde m’a donné énormément de liberté pour la création de ce disque et c’est de cette manière que j’ai l’intention de travailler pour les années à venir", raconte-t-elle dans un rare élan d’enthousiasme.

Celle qui se proclame la "plus grande naine du milieu" et qui enflamme la scène anglaise depuis la parution d’un premier maxi sous le label Chocolate Industries (Vertically Challenged) s’est entourée d’une fidèle équipe de producteurs (dont Basement Jaxx, Medasyn et Menta), mais n’allez surtout pas croire que la nouvelle reine du grime a souffert de "l’effet Jay-Z". "Aujourd’hui, je réalise l’ampleur de tout ça, mais je ne peux pas dire qu’il est mon meilleur ami, car je ne l’ai rencontré qu’à quatre reprises. C’est un bonhomme extrêmement occupé qui bosse dans sa business. Lors de notre première rencontre, il ne m’a pratiquement pas adressé la parole. J’avais l’impression que c’était strictement une rencontre d’affaires", avance l’ex-vendeuse de beignes.

Si le contenu textuel d’une M.I.A. demeure dénonciateur et engagé, Lady Sov préfère rédiger des textes rassembleurs et festifs sur son petit Power Mac G4, ce qui lui a valu, dans certains milieux, le sobriquet de M.I.A. Lite. "Je souhaite éventuellement exposer davantage de messages politiques dans ma musique, mais je ne suis pas là pour changer l’état actuel de la planète. Pour l’instant, je désire demeurer le plus réaliste possible en dévoilant mon point de vue sur les choses. Je crois que les gens s’identifient à mes propos parce qu’ils sont livrés de manière honnête, sans bullshit. Je suis une personne authentique dans la vie, et ça transparaît dans ma musique. Je ne me cache pas sous un masque", explique-t-elle avec son accent londonien.

Réservée, se contentant de répondre par des bouts de phrase lapidaires, au bout du fil, Lady Sov est tout le contraire de la bombe qui prend d’assaut chaque scène avec une confiance inébranlable. Celle qui soufflera 21 chandelles au mois de décembre prochain avoue qu’elle traverse ces jours-ci une période particulièrement stressante. "Tu sais, c’est une expérience particulière, car je n’ai aucune idée de ce qui m’attend. C’est le néant. Les entrevues téléphoniques, je trouve ça parfois assez pénible. Toujours répondre aux mêmes questions… Parfois, j’aurais envie de dire aux journalistes: Hey! Arrêtez ça et tendez simplement l’oreille à mon album!"

Le 23 octobre
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