Penny Lang : Chants de résilience
Penny Lang a participé activement à l’émergence de la scène folk de Montréal dans les années 60. Stone & Sand & Sea & Sky, son premier album en sept ans, représente une véritable renaissance.
Penny Lang a fait les belles heures du Café André, du New Penelope, du Yellow Door. Elle s’est bâti peu à peu un répertoire constitué de différents styles: le country, le folk, la chanson populaire américaine, le jazz, le music-hall; Trouble in Mind (traditionnelle), Black Girl (Leadbelly), Suzanne (Leonard Cohen), Bright Lights and Promises (Janis Ian). "Avant l’apparition de la télévision, plusieurs familles jouaient de la musique. J’ai joué de la guitare avec mon père dès l’âge de 10 ans. Au début des années 60, la scène musicale était très vivante à Montréal. Sam Gesser amenait plusieurs chanteurs américains dans les salles. Je pense au Majesty Theater, rue Guy, qui produisait plusieurs artistes avant la création de la Place des Arts."
Quarante ans plus tard, Penny Lang vient de lancer son huitième album, sans doute son plus beau et, de l’avis de plusieurs, l’une des oeuvres les plus accomplies de la scène folk en 2006. Treize chansons de styles folk, country, gospel et jazz. My Last Go Round et High Muddy Waters suggèrent les idées de résilience, d’espoir: "Beaucoup de ces chansons ont été écrites par des musiciens et des musiciennes de Montréal qui sont proches de moi. Chacune de ces chansons est en connexion directe avec leur vie et avec la mienne. Elles sont très vraies." De grandes chansons comme Room to Move, Sudden Waves et Stone & Sand & Sea & Sky, qui évoquent des moments de tristesse mais surtout de confiance nouvelle. L’acceptation du destin qui se réalise par le contact étroit avec la nature: "Ma vie a été faite de hauts et de bas, avec une série de blessures, de traumatismes. C’est naturel, pour moi, de chanter de façon bluesy. Il faut exprimer nos expériences avec la plus grande authenticité. Avec le temps, il faut mettre un terme à ce qui nous empêche de vivre. Nous réalisons que notre vie ne dépend que de nous et nous trouvons ce qui nous convient. Actuellement, je vis sur la côte Ouest, près du Pacifique. La présence de la mer est ce qui me fait le plus de bien."
Réalisé par Roma Baran, productrice de la majorité des disques de Laurie Anderson, et par Vivian Stoll (percussionniste new-yorkaise proche des arts et de la danse), SSSS offre des arrangements qui mettent en valeur le sens des chansons. Kate McGarrigle et Michael Jerome Brown, entre autres, participent à l’album. En concert à Québec, Penny Lang sera accompagnée d’un des plus éminents guitaristes de blues et de slide guitar de la scène canadienne, Rick Fines. Les amateurs de Rosalie Sorrels, de Rosana Cash, de Lucinda Williams et de Madeleine Peyroux découvriront avec bonheur en Penny Lang l’une des artistes qui, avec les Leonard Cohen, Joni Mitchell, Jane Siberry et Laurie Smith, ont donné leurs lettres de noblesse à la chanson d’expression anglophone au Canada.
Le 21 octobre
Au Green Room
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