Sylvie Cobo : Tout feu tout flamme
La flamboyante Sylvie Cobo s’amène sur deux scènes de la région: celle du Granada d’abord et celle du Centre d’art de Richmond ensuite.
"Je me sens parfois comme un imposteur: je ne suis pas une vraie batteuse, mais je suis une vraie chanteuse", nous confie Sylvie Cobo. Celle qui se fit connaître il y a quelques années sous le pseudonyme de La Baronne envisage avec impatience de chauffer les planches du Théâtre Granada, configuré pour l’occasion en formule cabaret. N’allez cependant pas croire qu’il s’agira d’une soirée de ballades acoustiques puisque la chanteuse à la chevelure léonine se chauffe au feu du rock.
"La Baronne est morte, vive La Baronne!" pourrait-on dire, puisque cette appellation la suit sur les affiches du spectacle qu’elle donne sous son vrai nom. La principale intéressée ne renie rien de son parcours. "Les gens savent qui je suis. La Baronne, c’est moi aussi. J’envisage cela comme un nouveau départ, pas un recommencement." Il faut dire que la parution de son album éponyme à l’automne 2005 a coïncidé avec un important tournant dans la vie de Sylvie Cobo, qui est devenue résidente permanente au Canada.
Tout au long de notre entretien, la native de Saint-Étienne en France n’aura de cesse de revenir constamment au plaisir qu’elle prend à monter sur scène. Si elle le pouvait, elle donnerait beaucoup plus de spectacles qu’elle n’en donne actuellement, tellement le besoin de jouer est impérieux. "Le spectacle n’est pas conçu autour d’une thématique, mais plutôt d’une dynamique. Je vais souvent voir des spectacles et je n’aime pas les choses statiques. Je ne suis pas une téléspectatrice, et lorsque je pense à mon spectacle, je l’envisage du point de vue de la spectatrice que je suis. J’ai enfin l’impression d’avoir trouvé le pacing idéal pour le spectacle, ce qui ne nous empêche pas de laisser les chansons ouvertes pour y aller d’envolées musicales individuelles."
Lorsqu’on l’interroge sur les artistes qui la marquent par leurs prestations scéniques, elle balance sans trop d’hésitations les noms de Juliette, d’Alain Bashung, de Richard Desjardins ou encore de Yann Perreau. Qu’est-ce donc qui unit des artistes si différents? "Ce que j’aime chez eux, c’est qu’ils se mettent en danger et qu’ils offrent plus que simplement l’album. Et puis Yann Perreau est tellement sexy sur scène", ajoute-t-elle, sourire en coin.
Mais cet album, un an après sa parution, l’aime-t-elle encore? "Le disque et la scène sont deux choses complètement différentes. J’aime encore toutes les chansons qu’il contient, mais je le considère davantage comme une carte de visite, car c’est sur scène que cela prend tout son sens."
Cependant, pour se mettre en danger sur scène, encore faut-il que ce soit en compétente compagnie. Elle ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur celui qu’elle surnomme son alter ego musical, le pianiste Matt Herskowitz, qui a signé ou cosigné les musiques de l’album. Ses autres acolytes pour la soirée seront Sylvain Pohu à la guitare (officiant notamment au sein de la formation d’avant-garde [iks]), Nicolas Grégoire à la batterie et Simon Esterez à la basse. "Moi, je joue avec des musiciens, pas des accompagnateurs." Qu’on se le tienne pour dit.
Le 19 octobre à 20h30
Au Théâtre Granada
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Le 4 novembre à 20h30
Au Centre d’art de Richmond