Thomas Hellman : Une voix dans la nuit
Musique

Thomas Hellman : Une voix dans la nuit

Thomas Hellman revient ouvrir la porte de son Appartement en nous offrant même deux visites complètes de son chez-lui au cours de l’automne.

Troisième album de Thomas Hellman, mais le premier en français, L’Appartement accumule les bonnes critiques depuis sa sortie à l’automne 2005. Et les 14 chansons folk qui le composent ne cessent de porter leur créateur sur de jolis tapis rouges. Après sa mention spéciale aux prix Miroir du Festival d’été de Québec, l’auteur-compositeur-interprète a été nommé Sacré talent 2006 par Espace musique, la radio musicale de Radio-Canada, a été finaliste au prix ECHO de la SOCAN pour sa chanson Foutez-moi la paix, en plus d’être en lice dans trois catégories, dont Révélation de l’année, au prochain gala de l’ADISQ, le 29 octobre.

On pourrait se questionner pendant des nuits sur les raisons de ce succès, pourtant la réponse est toute simple: la sincérité. En effet, avec L’Appartement, Hellman s’est rapproché du coeur de l’homme. "Toutes mes chansons sont au "je", mais ce ne sont pas nécessairement des chansons qui parlent de moi. Je dis toujours qu’une des qualités importantes pour un artiste, et surtout un auteur, c’est la compassion. Pourquoi? Parce qu’il faut pouvoir se mettre dans la peau des personnages qu’on raconte. Il faut pouvoir souffrir ou vivre avec les autres pour écrire quelque chose qui ait un véritable écho existentiel ou émotif. C’est la seule manière pour réussir à toucher les autres. On dit souvent que les artistes sont imbus d’eux-mêmes ou obsédés par leur propre personne. Moi, je dirais que ça, c’est la pire chose pour un artiste. Il faut qu’il soit complètement effacé de lui-même pour pouvoir rendre le plus parfaitement possible l’expérience qu’il essaye de rendre, pas pour lui, mais pour les autres. Dans le fond, on n’écrit pas pour soi, mais pour les autres." Ainsi, le Montréalais observe. "Je m’inspire des choses que j’ai vécues, mais aussi des choses que je vois autour de moi, des choses que mes amis ont vécues ou que je vois de mon balcon, dans la rue, au café et au bar du coin. Ma matière première, c’est vraiment l’existence", explique-t-il doucement.

Thomas Hellman laisse aussi une grande place au rêve dans son travail. "Les choses vont tellement vite. La vie va de plus en plus vite. Les voitures vont vite, les gens marchent vite. On n’a presque plus le temps de s’asseoir et de penser. On a presque plus le temps de rêver. Et je trouve que l’industrie de la musique, de l’entertainment, est une industrie qui contribue à s’échapper, à se doper, à oublier, à ne pas voir, à ne pas contempler. Au fait, je distingue l’art de la culture commerciale. Il y a une culture commerciale – ce n’est même pas une culture, c’est du marchandage – qui se range du problème. Et il y a un art qui, au contraire, se révolte contre ça, qui veut faire partie de la solution et qui veut lutter contre l’appauvrissement de l’inconscient collectif et de la culture. Et je pense que l’art peut jouer un rôle extrêmement important pour amener les gens vers l’essentiel. Et pour moi, l’essentiel, c’est le mystère de la vie, le mystère de sa personne, explorer les choses au-delà de tout le superficiel et le superflu dont on est constamment en train de nous bombarder." Et c’est sans doute vers cette beauté qu’il portera le public au moment de son passage chez nous.

Le 21 octobre à 20h30
Au P’tit Bonheur de Saint-Camille
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Le 30 novembre
Au Théâtre Granada