Un : Chacun son heure
Les membres de Un ont appris les vertus de la patience. C’est un an après son enregistrement qu’ils lancent leur album éponyme.
On a parfois l’idée qu’on peut devenir une star en claquant des doigts. Une ou deux apparitions à la télé et hop! c’est parti! Pourtant, la gloire ne s’achète pas aussi facilement. Francis Gagnon (guitare, voix), Sylvain DeCarufel (guitare, voix), Guillaume Marchand (claviers), Jean-François Langevin (basse) et David Robert (batterie, voix), de la formation trifluvienne Un, l’ont compris assez vite.
Après avoir enregistré leur premier album professionnel, les cinq musiciens se sont retrouvés devant le néant; aucune maison de disques ne voulait les prendre sous son aile. Il aura fallu un an pour que le projet se matérialise enfin. "Ce qui a été dur, c’est l’attente. Avant d’avoir une date de lancement, on ne savait même pas si le disque allait sortir. C’était un vrai cauchemar! Tu mets des années sur quelque chose et tu tombes dans le vide…" admet Francis Gagnon. Une rencontre avec leur gérant, Jean Ouimet (Bob Walsh, Francine Raymond), met un terme au mauvais rêve. "Quelqu’un qui ne nous parlait pas de l’ADISQ au premier meeting, je trouvais ça original!" se souvient le chanteur. David Robert enchaîne: "Il était honnête. Il magasinait des maisons de disques… Il ne se faisait pas ouvrir bien, bien des portes. On lui demandait chaque fois comment ça avait été. Il nous répondait: "Faites-vous pas d’idées, les gars. Vous avez été sur le projet Les Pourris de talents, qui n’a pas très bien fonctionné. C’est normal que les gens soient réticents un peu."" Comme les rares réponses positives se révèlent peu alléchantes, Ouimet propose au band de signer avec l’étiquette qu’il prévoit lancer. Le groupe accepte sans hésiter. "Quand j’ai vu comment il travaillait en gérance, je lui ai dit: "Jean, je te suis n’importe où!"", s’exclame DeCarufel.
Un arrive donc avec 14 pièces… rock! Bien que leurs ponchos et leur parfum de patchouli se soient volatilisés, les membres de Un se voient encore comparés à Harmonium. En sont-ils lassés? "Oui!" prononcent-ils à l’unisson. David Robert explique: " C’est sûr qu’on est tannés. Mais à la suite des Pourris de talent, Serge Fiori a travaillé avec nous autres, entre autres, sur l’écriture et sur le son. Quelqu’un qui écoute l’album et qui fait des comparaisons avec ce qu’on a fait avant se rend compte qu’Harmonium est seulement une influence à travers celles des Beatles, d’Aerosmith, de Coldplay. […] En même temps, on est quand même contents, parce qu’Harmonium est l’un des plus gros bands du Québec. On le prend aussi comme un compliment."
Le 20 octobre à 20 h 30
Au Vieux Clocher de Sherbrooke
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Un
Album éponyme
(CEDEZ Musik/ DEP Distribution)