Musique

Voir en Islande, Bori, Cali, Paul Kunigis, Sébastien Lafleur, Bernard Primeau, The Fray : Brèves Musique 2006-10-19

Voir en Islande

Du 18 au 22 octobre aura lieu le festival Iceland Airwaves en plein centre de Reykjavik, sur cette petite île bien mystérieuse qu’est l’Islande. Voir sera sur place pour couvrir cet enivrant événement dans la lignée du Pop Montréal et du CMJ new-yorkais, qui s’est tenu pour la première fois en 1999 dans un hangar d’aéroport. La crème du rock indé y sera, à commencer par trois incontournables montréalais: Islands, Patrick Watson et Wolf Parade. Metric se joindra également à ce festival qui réunit près de 200 groupes, artistes solos et DJ. Si la moitié de la programmation est consacrée à des groupes islandais qui nous sont pour la plupart inconnus (pas l’ombre de Sigur Ros ou de múm dans cet horaire, oubliez Björk), quelques "internationaux" seront aussi de la partie (The Go! Team, Brazilian Girls, Kaiser Chiefs, Jens Lekman). Voir tiendra un blogue (www.voir.ca/blogue) à partir du 19 pour vous livrer impressions, rêveries, découvertes en direct du pays des glaces et des volcans, des geysers et des champs de lave. Infos au www.icelandairwaves.com. (M. H. Poitras)

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Bori

Planqué durant des mois dans son petit studio d’Outremont, le surnommé Edgar Bori accouchait en avril dernier d’un autre de ses disques denses, exigeants et engagés. Prolongement d’un parcours remarquablement exempt de fautes de goût ou de style, Dans ce monde Poutt Poutt oscille entre la très ludique critique d’un Québec imbu de sa bêtise et la fine narration d’amours douces-amères. Une oeuvre que sublime encore délibérément son auteur, qui continue de fuir les regards directs du public. En mai dernier, Bori nous confessait d’extravagants désirs de mise en scène favorisant cet anonymat. Projections et virtuel, espaces magiques d’intériorités dominés par la parole, chaque spectacle, enveloppé de mystère, est un parcours initiatique dont on ressort enchanté. Le jeune quinquagénaire a atteint le sommet de son art… sans toutefois avoir découvert le sens des affaires: bon nombre de billets pour cette rentrée montréalaise ne coûtent que 20 dollars! Du 18 au 21 octobre, au Gesù. (F. Desmeules)

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Cali

Cali revient à Montréal, après son triomphe aux dernières Francofolies. Cette fois-ci, c’est au La Tulipe qu’il foutra son joyeux chaos. Partout où il chante, la foule se pâme, trépigne, saute, s’extasie. L’effet Cali: un être débordant de fougue et de tendresse, qui matraque des couplets sur l’amour vache, l’infidélité, la trahison. Une flopée de gens qui reprend en choeur, qui porte le chanteur dans ses envies de bains de foule. Avec lui, c’est tous les soirs Le Bordel magnifique, pour reprendre le titre de son nouvel album en public qui sera dans les bacs québécois le jour même où il foulera les planches du La Tulipe. Mais c’est principalement sur scène que ses chansons prennent le plus d’ampleur, que cette décharge fait le plus de bien. Les 24 et 25 octobre. (F. Hébert)

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Paul Kunigis

Paul Kunigis remonte sur scène avec six musiciens dans quelques jours et on peut déjà prédire que cette soirée de retrouvailles sera un succès sans faille. Pourtant, ça devrait être plutôt l’heure de vérité pour notre Polonais préféré. L’homme n’a-t-il pas volontairement dissous la formation Jeszcze Raz, se décidant finalement à porter le chapeau? Oui, mais cet incident de parcours parfaitement logique est survenu après une tournée en piano solo et une visite dans sa Pologne natale. Exodus, l’album qui a suivi, est intimement lié à la rencontre de Kunigis avec Carl Bastien. Le même public l’a adopté sans effort parce qu’il n’y a dans cette démarche aucune cassure, juste la continuité d’un univers de poète bohème, qui est passé de l’ironie à la mélancolie avec désormais plus de profondeur et encore plus de liberté. Au Club Soda, le 25 octobre. (R. Boncy)

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Sébastien Lafleur

Bidouilleur pop éclaté, Sébastien Lafleur a enregistré la majorité de ses explorations folk pop électro dans des salles de bain. En résulte l’Album mouillé, un premier compact disjoncté, legs d’une tradition chansonnière québécoise mise en pièce et habilement re-cimentée par une approche rêveuse, psychédélique et libre de tout format. Toujours dans son aqua-concept, Sébastien Lafleur a d’ailleurs choisi la saison des pluies pour donner une série de trois concerts. Après s’être produit le 12, voici qu’il sera le 20 octobre au Va-et-Vient et le 2 novembre au Divan Orange avec Carl-Éric Hudon. Il sera pour l’occasion accompagné de ses musiciens, dont Jean-Philippe Fréchette (aka Navet Confit et réalisateur de l’Album mouillé) à la guitare. (O. Robillard Laveaux)

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Bernard Primeau

photo: Michel Verreault

Le portrait de Bernard Primeau correspond en plusieurs points à celui des jazzmen québécois qui, devant s’expatrier, se taisent une première fois chez nous. Cette fois, le musicien a rangé ses baguettes et les tambours ne résonneront plus. C’est toute la communauté de jazz de Montréal qui est orpheline. Bernard Primeau aura permis à plusieurs jeunes musiciens de prendre de l’assurance et de se faire connaître. Il a toujours fait appel à de grands arrangeurs (Hugh Fraser, Alan Penfold, Bill Mahar) et son dernier disque, Rencontre jazz et classique, concrétise un rêve que caressent bien des jazzmen. Bernard Primeau s’est bâti tout seul et il a toujours consacré beaucoup de temps à défendre les droits des musiciens, leur dignité. À ce jeu, l’artiste s’essouffle beaucoup au détriment de la création. Ailleurs, Bernard reprend ses baguettes et bat la mesure sur des rythmes inconnus. Il faut l’imaginer, non pas tant aux côtés de stars du jazz américain, mais de musiciens de chez-nous comme François Marcaurelle, humbles, souvent demeurés dans l’anonymat. (D. Lelièvre)

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The Fray

Le nom du quatuor de Denver ne vous dit peut-être rien, mais si vous suivez les péripéties des Dr Meredith Grey et Derek Shepherd à l’émission Grey’s Anatomy, il y a de fortes chances pour que vous ayez déjà entendu la chanson How To Save A Life, tirée de l’album du même titre. C’est qu’en s’appropriant la pièce, les producteurs de la série ont permis au groupe de vendre plus d’un million d’exemplaires de leur premier disque. Depuis, ER, Scrubs, One Three Hill, Bones et la chaîne HBO ont aussi sauté dans le train, contribuant à la popularité de la formation menée par le charismatique chanteur-pianiste Isaac Slade. Conséquemment, la tournée de The Fray affiche complet presque partout et Epic a aussi profité de l’engouement pour rééditer How To Save A Life avec en prime un DVD de 45 minutes. Le 22 octobre au Spectrum avec Aqualung. (C. Fortier)