Amos Lee : Classe à part
Amos Lee s’amène à La Tulipe afin de présenter son 2e album, Supply And Demand, recueil de 11 nouveaux titres à saveur soul et folk pop où il affermit sa jeune passion qu’est l’écriture de chansons. École buissonnière et leçons de hasard.
Il n’y a pas si longtemps, Amos Lee enseignait dans une école primaire de Philadelphie. Le soir après les classes, il travaillait dans un bar folk, histoire d’arrondir les fins de mois. Lentement mais sûrement y naîtra un vif penchant pour la chanson. "Je crois qu’être continuellement entouré de musiciens, c’est ce qui a déclenché tout ça, explique-t-il entre deux bouchées depuis un bruyant café de l’ancienne capitale américaine, berceau de la Constitution et ville de l’amour fraternel. À force de fréquenter des auteurs-compositeurs, je suis devenu accro à l’idée de faire de la musique!" Il y a environ quatre ou cinq ans, professeur Lee daignait pour la première fois présenter ses morceaux en public, se faisant d’abord la main, parcimonieusement, lors de soirées micro-ouvert. C’est quelque peu surpris mais encouragé par les réactions favorables qu’il s’y mettra plus sérieusement. Puis, un bon Noël, sa mère lui fera cadeau d’une session d’enregistrement. "Elle m’avait offert l’équivalent d’une journée d’enregistrement, se souvient-il. C’était la première fois que je jouais dans un studio. C’était vraiment génial; ma mère est super!"
Après ce petit coup de pouce maternel, les choses se mettront rapidement à débouler jusqu’à la sortie d’un premier album éponyme en 2005, auquel participera entre autres sa camarade sur étiquette Blue Note Norah Jones, qui l’invitera plus tard à assurer sa première partie sur la route. Ces quelques concerts lui permettront de se bâtir une solide base de fans, appréciant sa pop teinté de soul, de R&B et de folk, sa voix chaleureuse et son ton intimiste, de même que sa plume franche et bien tournée. L’artiste sera vite en mesure d’organiser ses propres tournées et de goûter véritablement au métier de musicien, un mode de vie radicalement différent de l’enseignement primaire. Mais on s’adapte, assure Lee. "Il y a pire dans la vie que de ne rien faire de ses journées et jouer de la musique le soir", rigole-t-il.
Abordant des questions plus personnelles comme l’amour (Skipping Stone, Careless) et la solitude (Shout Out Loud), Lee insuffle également à ses pièces une dimension sociale et humaniste, se portant à la défense de valeurs malmenées comme peuvent l’être la liberté, la justice et la fraternité. Dans Supply And Demand, il s’interroge sur la valeur de la vie au delà des diktats économiques. Dans Freedom, il chante: "Freedom is seldom found/By beatin’ someone to the ground/ And tellin’ them how everything is gonna be now…" Difficile de ne pas faire de lien avec l’enlisement actuel en Irak. "Pour moi, ce n’est pas vraiment une chanson politique, débute-t-il, …mais il s’agit quand même de mettre en doute la manière dont certains font la promotion de la liberté par la force, s’esclaffe-t-il, conscient de la contradiction. En gros, j’essaie seulement de laisser mon esprit ouvert à toutes sortes de choses quand j’écris. Et les idées me viennent bien souvent par hasard…"
Le mercredi 1er novembre à 21 h
À la Tulipe avec Christian Scott
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