Lhasa : Retour en douce
L’incandescente Lhasa retrouve la scène à l’occasion du Coup de Coeur Francophone suite à un répit bien mérité. Au menu; nouvelles chansons sur amplification minimale.
S’étant retrouvée sur la route la majeure partie du temps depuis la sortie de son album The Living Road, la grande nomade à voix de velours Lhasa de Sela s’imposait une trêve au printemps dernier, les yeux et le coeur bien rassasiés après des visites en Roumanie, en Turquie, en Pologne, en Espagne, au Portugal, en Angleterre, en France, aux États-Unis et aussi au Mexique, où elle n’était pas retournée depuis son adolescence itinérante. "On a fait presque 200 concerts, mais il vient un moment où il faut s’arrêter et passer à autre chose, expose-t-elle, pouffant gaiement lorsqu’on l’interroge sur son été passé à Montréal. "Je fais toujours des petites crises existentielles au retour de tournées, confie-t-elle. Chaque fois, je me sens comme si je recommençais à zéro; je me retrouve placée devant des grands points d’interrogation! Mais j’aime ça comme ça; je ne pourrais pas faire autrement", rigole-t-elle, reconnaissant néanmoins les bienfaits de la sédentarité pour faire le tri dans ses nouvelles idées de chansons.
C’est entourée de Rick Haworth (guitare) et Mélanie Auclair (violoncelle) que Lhasa viendra partager nombre de ses dernières trouvailles, quelques interprétations et les favorites de son répertoire, "celles où il y a encore de la magie, parce qu’on les a beaucoup jouées et des fois, il vaut mieux laisser des chansons se reposer…" Patrick Watson et le conteur irlandais Mike Burns seront ses invités le 4 novembre, puis l’éminent violoniste Guido Del Fabbro sera de la partie le lendemain. Le frère de Lhasa, Alex Sela, montrera pour sa part ce qu’il sait faire à la guitare classique les deux soirs en première partie et lors des entractes.
Fait particulier, la sonorisation sera des plus minimales lors des deux concerts tenus à la Maison de la culture Maisonneuve. "Il va y avoir des micros d’ambiance au-dessus de la scène, juste pour amplifier un peu, précise Lhasa avant d’expliquer l’idée. "Bien, j’allais voir des shows, même dans des petites salles, et le son était tellement fort que je devais me boucher les oreilles!, déplore-t-elle. Ça m’est arrivé plusieurs fois de suite et je trouvais que ça mettait une énorme distance entre le public et la scène. Ça ma donné envie d’aller voir un show qui m’attire vers la scène au lieu de me faire me réfugier vers l’arrière. Puis en plus, moi, je n’ai pas chanté sans micro depuis les premières fois que j’ai chanté quand j’avais 14 ans, se souvient-elle. Mais aujourd’hui, il y a comme une surenchère; je vais voir des concerts et il y a tellement de son, tellement d’éclairage, tellement d’images et de trucs que je me dis: "Fuck, est-ce qu’on est si abrutis que ça?" Il nous faut toute cette information-là pour être touchés par la musique ou est-ce que la musique peut encore venir nous chercher sans cet assaut d’effets? Moi, ce qui m’intéresse en ce moment beaucoup, ce qui m’attire d’un concert, c’est l’intimité; j’ai vraiment envie qu’on me parle, qu’on me chante des chansons, qu’on me raconte des histoires, et d’être amenée dans le monde de quelqu’un; c’est de ça dont j’ai soif…"
Les 4 et 5 novembre
À la Maison de la culture Maisonneuve
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