Vincent Vallières, Éric Goulet : Salut Plume!
Vincent Vallières et Éric Goulet participent au spectacle hommage à Plume Latraverse au Spectrum. On a réuni les deux artistes pour saluer l’oeuvre singulière du maître chansonnier.
La rencontre se déroule au Café Lézard, le repaire de Vincent Vallières au coeur du quartier Rosemont. Il lui a même consacré une chanson sur son très bon dernier disque, Le repère tranquille (9 000 exemplaires vendus en quelques semaines). Éric Goulet (Les Chiens, Monsieur Mono), réalisateur du Repère, vient nous rejoindre.
L’ambiance est détendue. Vallières prépare une tournée. Goulet s’active à réécouter l’oeuvre de Plume Latraverse, car c’est à lui que le Coup de coeur francophone a demandé d’assurer la direction musicale. Il a seulement quelques semaines pour se préparer. Un groupe maison accompagnera les chanteurs venus en solo pour interpréter deux chansons chacun. Goulet n’a pas choisi lui-même les artistes qui vont participer au spectacle: "Mon rôle se limite à faire des arrangements et à monter un band".
La liste d’invités change sans cesse: Pierre Lapointe, Thomas Hellman, Mara Tremblay, Gilles Vigneault, Éric Lapointe, Louise Forestier, Damien Robitaille devraient entre autres y être. Le directeur musical refuse de dévoiler qui chantera quoi, un sourire malicieux aux lèvres. Peut-être, finit-il par avouer, interprétera-t-il lui-même Chanson pour nous-autres. Ça laisse rêveur, car c’est une des plus belles de tout le répertoire "plumesque".
Plume Latraverse est entre bonnes mains. À travers les disques de Vallières (Chacun dans son espace) et des Chiens (La nuit dérobée), on connaissait leur passion pour l’oeuvre du maître chansonnier. Ils ont offert deux fortes reprises de chansons méconnues: Salusoleil pour Vincent, Motel horizon pour Éric. Deux rescapées des années 70, époque folle, débordante et incroyablement riche chez Plume. Ça fait plus de trente ans que la mémoire collective québécoise est habitée des chansons de Plume: Bobépine, Chambre à louer et consoeurs. Des hymnes à boire aux textes plus poétiques, de la franche rigolade à la contemplation la plus sombre (Élégie; À même l’avis), on a l’embarras du choix; "J’aime les deux facettes, ça dépend comment tu "files", confie Vincent. Dans son parcours, il y a vraiment des affaires très touchantes, des grandes chansons, des classiques comme Les pauvres. J’apprécie les deux côtés du personnage qui font que c’est un individu unique".
Pour Vallières, la plongée dans son oeuvre a été progressive: "J’ai l’impression que Plume a toujours été dans ma vie. Vers le milieu de mon secondaire, j’ai eu une espèce d’éveil à la chanson québécoise en général. J’avais un oncle qui m’a donné une boîte de vinyles, et là-dedans il y avait plusieurs albums de Plume. Entre autres le concert en Noir et Blanc. Puis j’ai acheté les compils CD Le Lour passé. Et dernièrement, je me suis racheté les vinyles originaux." Les deux chanteurs déplorent que plusieurs 33 tours de Plume n’aient jamais été réédités en CD dans leur forme originale. C’est une partie de notre patrimoine que l’on néglige.
"Un peu comme Vincent, chez moi aussi il y a toujours eu du Plume qui jouait. On entendait des gens chanter des extraits de tounes sans qu’on sache vraiment de qui c’était. Puis il y avait le grand frère d’un de mes amis qui, lui, possédait les disques. C’est comme ça que j’ai fait le lien entre le personnage et sa musique. Et en grandissant, au début de l’adolescence, j’avais des tantes et des oncles qui écoutaient ça. Mon père avait acheté un disque, Les plus pires succès; ça a été le premier album de Plume qu’on a eu à la maison. Mon père, en fait, cherchait une chanson de Plume mais ne connaissait pas le titre, alors il achetait des disques un peu au hasard, dont Plume à l’Outremont qui est devenu mon préféré. C’est là-dessus que j’ai trouvé Motel horizon. Il y avait aussi Chanson pour nous autres. C’est le genre de tounes, plus tendres, que je préfère, qui vient me chercher davantage." Il n’est pas le seul. Vallières aussi cite, parmi ses chansons préférées de Plume, les plus tendres, les plus douces et contemplatives. La plume poétique, quoi.
"Quand j’ai enregistré Chacun dans son espace, raconte Vincent, je cherchais une chanson pour étoffer mon propos, qui collerait avec la vibe du disque. J’ai présenté Salusoleil à mes musiciens sans leur dire qu’elle était de Plume, ils ne le savaient "crissement" pas." S’ils ne s’en sont pas aperçus, c’est qu’elle était parfaite pour lui, et subtilement interprétée.
C’est la grâce que l’on souhaite à tous les artistes du spectacle hommage.
Chapeau à Plume
Le 2 novembre
Au Spectrum
Laissez-passer obligatoires
À voir si vous aimez:
– Georges Brassens
– Beau Dommage
– Jean-Pierre Ferland
Un vieil article je sais mais je n’ai pu hésiter m’exprimer sur ce qui pourrait servir de référence un jour. Ce serait un peu plus correct de donner un peu de crédit aux collaborateurs de Plume des fois! Surtout en mentionnant une chanson en particulier et en lui donnant un tel statut! »Chanson pour nous autres » a été écrite en grande partie par un collaborateur de Plume pourquoi pas le mentionner des fois?! Question de rendre le mérite à celui ou ceux à qui il revient! De nombreux artistes ne se cachent pas de leurs collaboration et n’hésitent pas à le mentionner et cela ne leur enlève rien du tout ! Plume est tout aussi digne de son succès même si il y a reconnaissance d’autres artistes ayant pu composer des chansons aussi mémorables pendant son parcours.
6. Chanson pour nous-autres (Normand Grégoire, Plume Latraverse)