Bob Dylan
Quarante ans pile après la consécration de Highway Sixty-One et Blonde on Blonde, l’année 2006 aura peut-être été l’une des meilleures de toute la carrière de Bob Dylan, sinon une des plus actives. Mythifié par ses pairs mais boudé du public après le très catholique Slow Train Coming de 1979, il aura fallu à Dylan la très dangereuse illumination d’une grave infection cardiaque pour entamer un lent retour en grâce initié par Time Out of Mind en 1997. L’album annonçait une succession de grands disques ramenant cet exégète aux sources du folk et du rock, suivie d’une décennie de tournées erratiques intensives. Entre six disques en quatre ans, une autobiographie, deux documentaires et une formidable émission de radio hebdomadaire, le tout frais Modern Times prenait à la rentrée la tête des charts grâce à d’innovantes associations avec Starbucks et iPod. Le 8 novembre au Centre Bell. (F. Desmeules)
Le Silence des hommes
Il y a beaucoup de choses dans les poésies de D. Kimm et les musiques de Bernard Falaise; comme, sans doute, dans le silence des hommes. De la violence contenue, des cris pris dans la gorge et des larmes de sel, mais aussi des ambiances feutrées, des chansons qui restent dans la tête et des questions sans réponse. Si elle parle, surtout, D. Kimm invite trois chanteurs qui ont chacun leur style bien à eux: Michel Faubert, André Duchesne et Pierre Cartier. Quant au guitariste Bernard Falaise, il peut compter sur l’aide de Frédéric Boudreault (basse), Alexis Martin (batterie) et François Lafontaine (claviers) pour souffler sous les mots le vent qui les porte. Lancement de disque le jeudi 2 novembre, 21 h, au Lion d’Or, 514 495-1515. (R. Beaucage)
Les Ratés sympathiques
Les Ratés sympathique, cuvée 1998 |
Concept très chouette au titre pigé chez Charlebois, les Ratés sympathiques, ce sont nous, les gribouilleurs plumitifs se consacrant à la musique. Un beau jour, comme si de rien n’était, on se fait offrir de monter sur la scène du Club Soda pour chanter un morceau de notre choix. On dit oui, bien sûr, car c’est trop sympa comme idée. Et puis, on fait une première prise de tonalité lors de laquelle on commence à comprendre dans quoi l’on s’est embarqué. Argh! Les jours avancent, on chante dans notre douche comme un klaxon ou une bête souffrante. On fait des X au calendrier, on sent la date qui se rapproche. Le temps se resserrer comme un étau. Gulp! Trop tard pour reculer! Et c’est là qu’on comprend que, contrairement au businessman spleenétique si bien incarné par Claude Dubois, on n’aurait pas voulu être un artiste! Une galerie de journalistes musique oseront monter sur les planches du Club Soda le 5 novembre, dont Olivier Robillard Laveaux et moi-même, qui tenteront de rendre reconnaissable une version française d’une chanson des Dears sous l’oeil avisé de Yann Perreau. Eeeeeh, misère! (M. H. Poitras)
Stuart A. Staples
photo: Paul Heartfield |
Après avoir annoncé un hiatus temporaire des activités des Tindersticks, qui n’ont rien endisqué depuis 2003, Stuart A. Staples lançait coup sur coup, en moins de 18 mois, deux magnifiques albums solos qui n’auront guère dépaysé les inconditionnels du groupe. Malgré la migration vers Nashville et l’alliance avec Mark Nevers de Lambchops, Staples pratique toujours, avec un peu plus de simplicité, cette pop romantique, indolente, fataliste et triste qui quête le sacré, le merveilleux, dans les moindres détails du quotidien. Extraordinaire baryton aux timbres à fendre l’âme, Staples est sur scène aussi singulier que sa voix: un géant vêtu de costumes noirs surannés, totalement concentré, les yeux clos, lent, absent, perfectionniste éperdument perdu dans sa musique. (F. Desmeules).